Faut-il ou non à la France un Orchestre de jazz ? Le débat dure depuis ses débuts, en 1968. Quatorze ans, six chefs et treize disques plus tard, la question se pose toujours. Plus ailleurs pour les amateurs de big bands que pour les autorité culturelle et pour les musiciens, qui sont contents, quand ils sont recruté, d’être libérer pendant deux ou trois ans de l’insécurité matérielle, et de participer à une expérience artistique controversée. Le choix des chefs et de la durée de leur mandat, leur goût plus ou moins prononcé pour la recherche restent l’objet de leur controverse. Jusqu'à la nomination de Paolo Damiani pour la prochaine direction de l’O N J, les chefs ont toujours été français (ce que les statuts n’imposait pas) ; leur mission est passé d’un an à deux, puis à trois ans. Le bilan en termes esthétique, est globalement positif. Du point de vu d’un chroniqueur de disques, celui de l’O N J dirigé par François Jeanneau semble le seul à pouvoir figurer dignement dans une discothèque d’amateur, à côté des albums de l’anglais Mike West brook, du Vienna orchestra, de l’américain bill holman, pour prendre des disques de la même période (1986-1999). Évaluer l’O N J par rapport à count Basie, Duke Ellington, Stan Kenton, Gil Evans ou même Quincy Jones ne serait pas trop désobligeants pour la France. L’O N J dirigé par Didier Levallet avait commencer plutôt moyen, avec des compositions trop longues, trop marquée Mingus, et des solistes pour la plus par peu excitants ; il finit très bien ce Deep Feelings où, à vrai dire, c’est l’invitation faite à l’incomparable chanteuse noire Jeanne Lee qui élève Didier Levallet et l’orchestre eux-dessus pour atteindre l’esprit du jazz dans l’émotion vibrante.
TELERAMA