Le 3 juillet 1608, un navigateur français, Samuel de Champlain, fonde la ville de Québec, première ville européenne et francophone d’Amérique du Nord. Les québécois ont fêté ce 400ème anniversaire toute l’année, avec en point d’orgue leur fête nationale du 24 juin (www.fetenationale.qc.ca). Plusieurs labels ont profité de cet événement pour mettre en lumière la production musicale québécoise d’hier et d’aujourd’hui. Après Country Québec, La Bolduc, Cent Ans de Chansons Folkloriques et Canada Folksongs, Frémeaux poursuit l’édition des compilations discographiques réalisées par Martin Duchesne à Montréal avec la sortie d’un coffret de 4 CD’s, La Bonne Chanson, Répertoire Français au Québec 1925/55, portant l’ensemble à 5 volumes et 14 CD’s, une somme de 350 titres, témoignages méconnus d’une époque révolue. Tous furent enregistrés avant les années 60 et l’explosion des musiciens modernes et décomplexés de l’âge d’or québécois, qui ont pour nom Félix Leclerc, Gilles Vignault et, plus tard, Robert Charlebois, les groupes Harmonium, Beau Dommage et consorts… La plupart de ces enregistrements ont été réalisés sous le gouvernement réactionnaire de Duplessis, qui régna sur le Québec de 1936 à 1959 (sauf durant la guerre) en s’appuyant sur le clergé. Cela s’est traduit sur le plan musical par la prééminence du mouvement « de la bonne chanson » de l’abbé Gadbois. Ce mouvement de propagande morale, patriotique et conservatrice voulait lutter contre les valeurs trop modernes et américaines, la chanson frivole (la country en français) et le parler populaire d’une Mary Travers, dite « la Bolduc », qui obtint un succès considérable lors de la grande dépression. MONDOMIX