Une démarche artistique, c’est d’abord un spécialiste qui fait une sélection (Alain Gerber pour le jazz et Gérard Herzhaft pour le blues), c’est ensuite un producteur artistique convaincu (Noël Hervé), c’est enfin se donner les moyens d’une démarche ambitieuse (livret en français et superbe iconographie). Alain Gerber a extrait de l’histoire du jazz classique les 36 musiciens qui en sont le plus représentatifs. Il n’a, bien entendu oublié personne. » Renaud CZARNES – LA CROIX
« Alter ego du zapping pour la télévision, les compilations (on dit compils) dominent la production discographique. Reposant sur les valeurs sûres des catalogues, elles tuent la création. On achète un « best of » ou, en version française, « l’essentiel de », c’est-à-dire, un raccourci de l’histoire d’un artiste, voire d’un genre. Parfois, de singulières (parce qu’anachroniques) initiatives tranchent avec la production du moment, reflet du tout marketing. Ainsi, deux coffrets : Jazz, 36 chefs-d’œuvre et Blues, 36 chefs-d’œuvre, prouvent que, malgré tout, on peut rassembler des personnalités différentes dans un projet éminemment artistique d’abord et commercial ensuite. Une démarche artistique, c’est d’abord un spécialiste qui fait une sélection (Alain Gerber pour le jazz et Gérard Herzhaft pour le blues), c’est ensuite un producteur artistique convaincu (Noël Hervé), c’est enfin se donner les moyens d’une démarche ambitieuse (livret en français et superbe iconographie). Alain Gerber a extrait de l’histoire du jazz classique les 36 musiciens qui en sont le plus représentatifs. Il n’a, bien entendu oublié personne. Les plus grands y figurent : Louis Armstrong, Bessie Smith, Fats Waller, Art Tatum, Billie Holiday, Duke Ellington, Ella Fitzgerald, Lester Young,… et d’autres monstres, tout aussi sacrés bien que moins connus du grand public. Quant au coffret consacré au blues, il résume en 36 témoignages l’histoire de cette forme de chanson apparue aux alentours de 1890 parmi les communautés de métayers noirs sudistes ; depuis les chants de travail jusqu’aux premiers blues urbains de Chicago et de Californie. » Renaud CZARNES – LA CROIX