LE CEBA

                                                                                                           « Le Ceba : un centre unique au monde »

Le Ceba centre d’études bioacoustiques alpin situé au Verdier a été créé par Jean Roché, auteur de nombreux ouvrages sonores consacrés aux animaux. La bioacoustique étudie la communication sonore animale, le chant des oiseaux, mais aussi les sons des loups, des baleines, des grenouilles, des insectes, etc. « L’étude de la communication animale se fait par l’enregistrement des sons, parallèlement par l’observation nous essayons de connaître le sens du son émis, cri d’alarme, chant nuptial, demande de nourriture, etc. » explique Jean Roché. Il donne des conseils techniques et ornithologiques aux personnes jean_roch_silhouette.jpgqui viennent travailler au centre. Spécialiste, scientifiques, éditeurs, amateurs passionnés d’oiseaux trouvent au Ceba, le matériel de la bibliothèque spécialisée et de la sonothèque mis à disposition. « C’est un centre d’initiation, son but est d’aider à la recherche et à la créativité » affirme Jean Roché qui a collecté pendant 45 ans des sons animaux dans le monde entier. Des milliers d’heures d’enregistrement sont archivés au Ceba où également des amateurs et des spécialistes mettent leur sonothèque. Cela en fait la deuxième ou troisième plus importante sonothèque du monde et la première en Europe. Les archives sont utiles à plus d’un titre, par exemple Jean Roché a enregistré il y a 45 ans en Guadeloupe le troglodyte de la Guadeloupe qui a maintenant disparu. Autre exemple, le scientifique qui s’intéresse au Bruant des roseaux va essayer d’écouter et d’analyser toutes les archives existantes en Europe. Il va étudier si les chants sont différents selon les lieux et trouver éventuellement des accents régionaux, le patois des oiseaux. Mais ajoute Jean Roché «  Le travail de collecte de sons n’est jamais fini. Nous n’avons jamais tout ce que sait dire un oiseau, il y a toujours de nouveaux cris, nous trouvons toujours un mâle qui chante mieux que les autres… De plus la technique évolue tellement vite qu’au bout de 10-15 ans les enregistrements sont dépassés. Nous avons donc intérêt à refaire des enregistrements numériques. »

Une partie de tout ce travail de collecte est mis à la disposition du public au travers des CD édités par la société Sitelle qui les commercialise et qui transforme la visée scientifique en un objet sonore alliant rigueur et plaisir.                                       F.M. – DAUPHINÉ LIBÉRÉ