Depuis la vague de réédition par le label Rym Musique, initiée par le regretté Marcel Mangin au milieu des années 1990, le répertoire des Frères Jacques, largement tombé dans le domaine public, est resté inexploité. François Soubeyran et André Bellec nous ayant quittés en 2002 et 2008, ne reste que quatuor que Georges Bellec et Paul Tourenne, la mémoire du groupe, désormais installé au Québec. Conçu par Marc Monneraye et Jean Buzelin, ce triple CD nous donne à entendre (faute de nous faire voir !) différents récitals de ce groupe mythique de l’après-guerre. Lorsque les récitals n’ont pas été enregistrés – c’est le cas de celui du théâtre Danoun en 1952-1953 –, on a droit à une « reconstitution » partielle à partir de disques et de captations radio (avec leurs premiers succès : « L’entrecôte », « A la Sainte-Médard », « Monsieur William »…). Tout au long de leurs récitals (neuf en tout), les Frères Jacques appliqueront la même recette : « Chaque nouveau récital sera composé pour moitié des meilleures chansons du précédent, et pour l’autre moitié de chansons nouvelles. » On retrouve donc les Frères Jacques à Bobino, en 1950, pour deux titres d’une opérette mettant en scène… « Les pieds Nickelés », au Théâtre Daunou (1952-1953), sur la scène du Théâtre de la Porte Saint-Martin avec les chansons de k’opérette « La Belle Arabelle », à la Comédie des Champs-Elysées en 1955, leur premier récital enregistré par Philips, où ils font applaudir « La Marie-Joseph » de Stéphane Golman et plusieurs poèmes de Prévert. Puis en 1958, dans cette même salle, où ils révèlent de nouveaux auteurs-compositeurs comme Serge Gainsbourg (« Le poinçonneur des Lilas ») ou Ricet Barrier (Dolly 25) et créent le génial « Tango interminable des perceurs de coffres-forts » de Boris Vian… Sur le 3ème CD, on retrouve des extraits de « Exercices de style » de Queneau, enregistrés à la Rose Rouge en 1950-51, et quelques chansons de leurs véritables débuts entre 1945 et 1949.
LE CHANTE
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