"Daudet, comme Balzac, nous convie à une comédie humaine, en petits portraits vifs, emplis de lumière provençale, épais d'une chaleur légèrement poussiéreuse où avancent des héros qui marquent à jamais." LE JOURNAL DES INSTITUTEURS
"Dans le petit dossier inspiré des notes de Louis Forestier pour l'édition des Lettres en 1994 (Livre de Poche), l'éditeur signale avec justesse la puissance de narration d'Alphonse Daudet. Les livres de lecture de la Troisième République l'ont affadie au point que nous ne voyons plus en Daudet qu'un aimable folkloriste épris de Provence, dont la Mule du pape, l'Arlésienne ou Le Secret de Maître Cornille seraient devenus des icônes quasi touristiques. C'est tout simplememnt parce qu'on ne le lit plus avec le même sérieux de lecteur que celui qui s'empare de nous lorsque nous prenons en main La Comédie Humaine. Daudet, comme Balzac, nous convie à une comédie humaine, en petits portraits vifs, emplis de lumière provençale, épais d'une chaleur légèrement poussiéreuse où avancent des héros qui marquent à jamais.Maître Cornille, avec la voix d'Ariane Ascaride (...) nous parle de la fin d'un monde, celui du travail, qui donne sens à la vie, de la proximité de l'homme avec les animaux, avec la nature. Une des plus belles Lettres (Les étoiles), raconte la visite au berger du Lubéron de Stéphanette, la jeune et jolie fille de ses maîtres, lui apportant les vivres "de quinzaine". Un violent orage a grossi la Sorgue et contraint Stéphanette à passer la nuit près du berger qui se met à commenter le ciel, lui donnant le nom des étoiles (le Chemin de Saint-Jacques, le Char des Âmes, les Trois Rois, l'Etoile du Berger ou la Belle Maguelonne), puis veillant délicatement sur son sommeil.
L'ouverture du volume se fait avec la lecture de l'acte de vente du Moulin (que Daudet n'acquit jamais), qu'il rédigea en mêlant la fantaisie du poète au sérieux notarial : une savoureuse entrée en matière." LE JOURNAL DES INSTITUTEURS.