Décédé en juin dernier, notre ami Alain Tercinet nous envoie d’on ne sait où ces nouvelles d’un autre siècle que l’on aborde en 1952 sur une scène parisienne où le message du jazz cool semblait avoir rapidement court-circuité celui du bop, les musiciens français et belges (Henri Renaud et ses amis Jean-Liesse, Jean-Louis Chautemps, Bobby Jaspar et Francy Boland l’ayant assimilé presque en temps réel). Il faut dire qu’en ce début d’années 1950, les messagers du cool (Lee Konitz, Zoot Sims, Jimmy Gourley…) se bousculent dans les clubs et les studios parisiens où ils sollicitent la collaboration des autochtones. Mais voilà qu’en 1953, d’autres messagers, ceux du hard bop, débarquent dans les rangs du big band de Lionel Hampton : Clifford Brown, Quincy Jones, Art Farmer, Jimmy Cleveland, Gigi Gryce, Anthony Ortega… Par toits et gouttières ils échappent à la surveillance de l’épouse-régisseuse d’Hampton qui voudrait leur interdire de rejoindre leurs nouveaux amis français dans les studios Vogue. L’année suivante ce sont Jay Jay Johnson, Al Cohn, Oscar Pettiford, Tal Farlow, Bob Brokmeyer… Il y a ceux qui passent comme Roy Haynes, ceux qui reviennent comme Zoot Sims, ceux qui s’attardent comme Lucky Thomson, ceux qui resteront comme Kenny Clarke. Ils s’attachent au ciel de Paris et à ses musiciens : voici Roger Guérin, Michel de Villiers et Benoît Quersin, voilà Barney Wilen, René Thomas et Pierre Michelot… et Henri Renaud, entremetteur et pianiste quasi omniprésent de ces faces.
Par François MARINOT – JAZZ MAGAZINE
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