Cela faisait longtemps que l’on attendait un vrai disque de jazz de la part de Didier Lockwood. Il nous l’offre en compagnie de son frère, un complice avec lequel il improvise en toute confiance. Didier n’aurait probablement pas fait un meilleur disque avec un autre pianiste, tant les réussites de cet album sont nombreuses. Les compositions ont toujours leurs moments de grâce. Habilement troussé sur une grille de blues, « I Don’t Think Anymore » génère des échanges drôles et joyeux. « October Waltz », une jolie valse triste, renferme un chorus de violon mémorable. « A Day in London, Above the Clouds » sont de touchantes ballades. A un violon virtuose, sensible et lyrique répondent les justes accords d’un piano constamment à l’écoute. Francis ajoute un profond sens du tempo aux belles couleurs d’un piano qui commente, relance, éblouit et met surtout en valeur un violon enchanteur. Dans « Tu me l’avais dit », presque une chanson sans paroles, les deux frères se racontent une véritable histoire, en toute connivence, mais avec des propos bien distincts, le violon plus bavard ayant le dernier mot. L’« Opus 2 » plonge ses racines dans la musique classique européenne ; plus personnel et mystérieux, l’«Opus1» traduit bien l’alchimie musicale d’une séance convaincante.
Par Pierre De CHOCQUEUSE – JAZZMAN
Par Pierre De CHOCQUEUSE – JAZZMAN