« Nous avons bien reçu notre nouveau CD de nos enregistrements au Tibet. C'est un bel objet, un bon disque. Pour nous, en plus, très émouvant. Cinq ans déjà !
Incroyable, le Tibet fermé aux étrangers, sauf aux groupes encadrés, s'était ouvert quand nous sommes arrivés, et s'est refermé depuis. La Maison de la Chine à Paris, qui nous avait vendu billets de train, d'avion et autres prestations de porteur, guide et voiture, nous avait prévenus que -jamais- on ne passerait la frontière avec un sac de bandes magnétiques, un lourd Nagra de 15 kg avec des micros, sans compter le matériel photographique de Sylvie Jouffa. C'est pour cette raison qu'on avait choisi de tenter le coup en arrivant par le train Pékin-Lhassa, sachant que les passages de police et douane en gares sont beaucoup plus "bordéliques" que dans les aéroports. Et, miracle !, alors que presque tous les passagers étaient fouillés, pas nous. Je nous revois marcher entre deux rangées de militaires chinois, sacs chargés à l'épaule et dans les mains. Même notre chauffeur, qui nous attendait, n'avait pas eu le droit d'aller jusqu'à nous. Puis, nos connections dans les monastères, surtout le grand lama du Jokhang (voir le CD précédent), nous ont permis d'enregistrer pratiquement partout où on le désirait.
Émouvant, en réécoutant nos enregistrements, parce qu'à Shigatsé (photo de couverture), Sylvie a failli y laisser sa peau et son âme. A plus de 4000 mètres, sur la colline au-dessus du monastère de Tashilunpo sous la thangka géante, alors qu'elle prenait des photos et que j'enregistrais les prières de centaines de bonzes, elle est tombée prise de convulsions. Manquait 70% d'oxygène dans son cerveau. La foule des pèlerins tibétains, imperturbables, défilait en priant devant son corps et, sans la diligence, la rapidité et l'efficacité du service d'ordre des jeunes femmes militaires chinoises, Sylvie ne serait plus de ce monde. C'est pour ça qu'en fin de générique du CD, le cardiologue chinois de l'hôpital local est remercié. Alors FREE TIBET des Chinois ? Heureusement, pour nous, qu'ils étaient là ... »
François JOUFFA
Incroyable, le Tibet fermé aux étrangers, sauf aux groupes encadrés, s'était ouvert quand nous sommes arrivés, et s'est refermé depuis. La Maison de la Chine à Paris, qui nous avait vendu billets de train, d'avion et autres prestations de porteur, guide et voiture, nous avait prévenus que -jamais- on ne passerait la frontière avec un sac de bandes magnétiques, un lourd Nagra de 15 kg avec des micros, sans compter le matériel photographique de Sylvie Jouffa. C'est pour cette raison qu'on avait choisi de tenter le coup en arrivant par le train Pékin-Lhassa, sachant que les passages de police et douane en gares sont beaucoup plus "bordéliques" que dans les aéroports. Et, miracle !, alors que presque tous les passagers étaient fouillés, pas nous. Je nous revois marcher entre deux rangées de militaires chinois, sacs chargés à l'épaule et dans les mains. Même notre chauffeur, qui nous attendait, n'avait pas eu le droit d'aller jusqu'à nous. Puis, nos connections dans les monastères, surtout le grand lama du Jokhang (voir le CD précédent), nous ont permis d'enregistrer pratiquement partout où on le désirait.
Émouvant, en réécoutant nos enregistrements, parce qu'à Shigatsé (photo de couverture), Sylvie a failli y laisser sa peau et son âme. A plus de 4000 mètres, sur la colline au-dessus du monastère de Tashilunpo sous la thangka géante, alors qu'elle prenait des photos et que j'enregistrais les prières de centaines de bonzes, elle est tombée prise de convulsions. Manquait 70% d'oxygène dans son cerveau. La foule des pèlerins tibétains, imperturbables, défilait en priant devant son corps et, sans la diligence, la rapidité et l'efficacité du service d'ordre des jeunes femmes militaires chinoises, Sylvie ne serait plus de ce monde. C'est pour ça qu'en fin de générique du CD, le cardiologue chinois de l'hôpital local est remercié. Alors FREE TIBET des Chinois ? Heureusement, pour nous, qu'ils étaient là ... »
François JOUFFA