Freud disait des « Frères Karamazov » qu’il était le roman « le plus important jamais écrit ». Tolstoï avant de s’éteindre, en avait fait son livre de chevet. Dès sa parution en 1880, le dernier ouvrage de Dostoïevski connut un immense succès. « Que serions-nous, disait le père dominicain Bruckberger, si nous n’avions pas rencontré d’Artagnan, Don Quichotte, Julien Sorel, Rastignac, Anna Karénine ? » Et il ajoutait à cette liste de grandes figures de la littérature : les frères Karamazov. Pouvoir s’immerger dans ce récit d’une immense richesse, aidé par la lecture si juste que nous en donne Vincent Violette, cet acteur de théâtre spécialisé dans le doublage, est un vrai plaisir. Ou, plus exactement, une belle réponse à ce qui devient au fil de l’écoute un besoin. Celui de suivre les paradoxes d’un questionnement métaphysique incarné dans des vies gouvernées par des tempéraments fort différents. Le père Fiodor Pavlovitch, riche, vulgaire et sans principe qui sera tué par un de ses fils, Smerdiakov, le fils illégitime, irréfléchi et froid. Alexeï, l’homme de foi. Ivan, l’intellectuel athée et matérialiste. Dimitri, un sujet agité intérieurement par le débat entre le vice et la vertu. Magistral.
Par Jérôme SERRI - LIRE
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