"En tout, trente six « plages », qui couvrent les plus significatives des chansons et des opérettes du répertoire marseillais, avec des noms aussi célèbres et omniprésents que Vincent Scotto ou d’autres, moins connus, comme celui de Georges Sellers, compositeur et chef d’orchestre. Avec en prime, un portrait en creux de Marseille, auquel Paris sert en quelque sorte de repoussoir, dans la légendaire scène de Marius de Marcel Pagnol, qui permet de réentendre les voix de Raimu, Robert Vattier et consorts : « Alors, Monsieur Brun, ce Paris, ça vaut vraiment la peine d’être vu ?" Michel SINEUX – ECOUTER VOIR
COUP DE CŒUR
« Marseille change de peau et le fait savoir. Pour s’en convaincre, il suffit de comptabiliser les « unes » des magazines qui consacrent d’innombrables reportages à sa rénovation urbaine, à son attraction immobilière, TGV oblige. Pour nombre de ses quartiers, entre autres celui, historique, de Belzunce, la ville sera méconnaissable d’ici 2005. Et, pour notre « petite histoire », une BMVR remplacera l’Alcazar, dont la « marquise » aura été néanmoins conservée.
Quant à l’image sonore et musicale de la ville, elle n’avait pas attendu ce branle-bas de combat urbanistique pour évoluer, assez radicalement d’ailleurs, avec Akhenaton et autres Massilia Sound System, au point de recouvrir définitivement, comme ces vestiges antiques précisément redécouvert sous le chantier de la BMVR, tout un folklore de la première moitié du vingtième siècle, indissociable de cet Alcazar, et qui, le temps passant, se mue en patrimoine.
Saluons donc la parution chez Frémeaux & Associés du coffret de deux CD consacré à la (bonne) veine chansonnière (les Marseillais apprécieront ce calembour de garçon de bains !) des années 1921 à 1951. Le pèlerinage en a été concocté par l’un des meilleurs spécialistes du sujet, André Bernard, infatigable collectionneur d’images et de sons et de surcroît témoin oculaire et ami de la plupart des gloires locales ou nationales au programme de cette rétrospective. Certaines sont montées à Paris, où elles ont fait carrière, au music-hall et/ou au cinéma, comme Andrex, Réda Caire, (l’Egyptien de Marseille) ou Fernand Sardou, sans oublier l’incontournable Fernandel de Carry-le-Rouet ou le Corse le plus célèbre après Napoléon : Tino Rossi.
D’autres, pour avoir été surtout des vedettes locales, sont tout autant et même parfois plus représentatives de l’esprit et du « genre » marseillais. Ainsi de Fortuné Cadet, d’Andrée Turcy, de Mireille Ponsard, de Gorlett et de bien d’autres. En tout, trente six « plages », qui couvrent les plus significatives des chansons et des opérettes du répertoire marseillais, avec des noms aussi célèbres et omniprésents que Vincent Scotto ou d’autres, moins connus, comme celui de Georges Sellers, compositeur et chef d’orchestre. Avec en prime, un portrait en creux de Marseille, auquel Paris sert en quelque sorte de repoussoir, dans la légendaire scène de Marius de Marcel Pagnol, qui permet de réentendre les voix de Raimu, Robert Vattier et consorts : « Alors, Monsieur Brun, ce Paris, ça vaut vraiment la peine d’être vu ? » Michel SINEUX – ECOUTER VOIR
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