Parmi les célébrations de l’année, celle des 150 ans de la naissance d’Yvette Guilbert n’est pas la plus médiatique. Cruelle injustice pour cette pionnière qui sut élever l’interprétation de la chanson au rang de l’art dramatique. Si on connaît un peu moins mal l’œuvre d’Yvette Guilbert, c’est grâce à Nathalie Joly, qui présente à Marseille son troisième spectacle dédié à celle dont Toulouse-Lautrec immortalisa la silhouette. Pour la création de « Chansons sans gêne », le choix du charmant Théâtre de Lenche, à mi-pente du quartier du Panier, n’est pas anodin : la Parisienne Yvette vécut ses dernières années entre Marseille et Aix-en-Provence, où elle mourut en 1944. Il n’est pas nécessaire d’avoir vu les épisodes précédents pour goûter celui-ci. Entre refrains et textes tirés des écrits de la chanteuse, Nathalie Joly et son metteur en scène Simon Abkarian brossent le portrait d’une femme qui a connu la gloire et la fortune mais qui ne se réfugie pas dans un passé mythique : l’âge et l’expérience lui permettent de relever de nouveaux défis, le cinéma par exemple (elle tournera avec L’Herbier, Murnau ou Guitry). Elle donne aussi des conférences où elle plaide pour la cause des femmes.
Par Francois-Xavier GOMEZ - LIBERATION
Par Francois-Xavier GOMEZ - LIBERATION