-Vous venez quand même de sortir un disque de chansons de Léo Ferré…
En réalité, à la disparition de Léo, j’ai tellement souffert de ne plus avoir avec lui nos rendez-vous d’amitié que je m’en suis recrée en allant régulièrement en studio, avec un groupe d’amis marseillais, « Carré blanc », pour enregistrer des chansons à lui. Et puis au regard de la somme de titres en stock depuis 1993, ils ont voulu sortir un disque. J’ai accepté, à condition de ne pas toucher d’argent dessus. Je repars par ailleurs enregistrer un clip en Australie, dans le cadre du tour du monde que je fais à la rencontre de communautés dont la langue meurt, pour les aider à la préserver. Car chaque fois qu’une langue disparaît, c’est un moyen de moins pour les hommes de défendre leurs droits. C’est une chanson éminemment écologiste, un tiers en anglais, un tiers en français et un tiers en nunga, la langue des aborigènes avec lesquels j’ai fait cette chanson et qui est parlée par trois cents personnes dans le monde. Ensuite, jusqu’au 12 juin, je serai au service de « 100% ».
Propos recueillis par Thierry PRUDHON – NICE MATIN