« On perçoit le plaisir pris à jouer des musiciens » par Daily Books

« Pour ma part j’adore écouter de la musique en lisant ou en travaillant devant mon écran d’ordinateur… Dans ces cas-là, on ne fait pas continuellement attention à ce que l’on écoute. La musique s’estompe, passe soudain de manière plus audible et soudain ou enfin elle éclate à sa juste mesure. C’est à mon humble avis de cette façon qu’elle se goûte le mieux d’autant plus que chaque audition est différente parce que tributaire de votre lecture ou de votre activité. Le trio avait été remarqué au deuxième festival de jazz d’Antibes/Juan-les-Pins – je pense inutile de parler de la renommée de ce festival – et là il se produit non pas dans une grande salle mais dans une boîte « Le Caméléon » et pour l’enregistrer ceux qui ont dû donner à beaucoup le goût du jazz, Frank Ténot et Daniel Filipacchi d’Europe 1. Un pianiste Les McCann, un bassiste Herbie Lewis et un batteur Ron Jefferson et outre les compositions du pianiste on trouvera entre autres noms connus de tous celles de Cole Porter et d’Ira et George Gershwin. C’est une musique qui détend et en même temps nous emporte dans une rêverie non pas douce mais vive où l’on puise de l’entrain. A l’écoute on perçoit le plaisir pris à jouer des musiciens. Et l’on se pose au moins la question de savoir s’il y a une part d’improvisation ou si c’est les mêmes notes aux mêmes endroits à chaque concert. Comme le concert date de 1961 je me suis permis de voyager dans le temps et je suis allé me promener à Tokyo, quarante ans plus tard écouter un autre trio. Keith Jarrett piano, Gary Peacock double Basse et Jack Dejohnette batterie… Essayez, vous m’en direz des nouvelles. »
Par Noé GAILLARD – DAILY BOOKS