Vous ressentez des tiraillements d’époque classique ? Vous aimeriez qu’un saxophoniste ténor vous claque chaque phrase? Vous rêvez du discours swinguant, qui intégrerait Chu Berry, Lester Young, Flip Filips, Zoot Sims et Jean-Claude Fohrenbach ? Tout cela sans se départir d’un discours irréfutablement personnel… Ne cherchez plus. Voici Scott Hamilton. Depuis quarante ans, l’Américain de Providence balance sans faillir un jazz de derrière les fagots. Ses premiers disques avec le trompettiste Warren Vaché sur le label Concord m’ont régalé. Ils gardent en mémoire l’époque qui a suivi le règne des Big Bands. De toutes façons, relève le critique Nat Hentoff, un fan, «Hamilton dépasse les tendances ». Ce dernier n’a rien perdu, ni de son invention, ni en épaisseur, ni de sa fluidité. On savoure ici le talent intact, escorté par la cavalerie légère du vibraphoniste Dany Doriz. Les bretteurs secouent comme un mirabellier le Caveau parisien de la Huchette. Et quand Scott le mousquetaire susurre un céleste Que reste-t-il de nos Amours de 7 minutes, l’on en oublierait presque les paroles du joyau composé par Charles Trénet.
par Bruno Pfeiffer – Libération
par Bruno Pfeiffer – Libération