OSWALD MARIANNE

OSWALD, Marianne (Alice Bloch, 1901-1985) interprète et comédienne

Née dans la Sarreguemines allemande, elle perd ses parents très jeune et est victime d’une maladie qui la rend un temps muette. De cette enfance douloureuse, elle conservera ce côté tragique et, après une opération, chantera de la gorge avec une voix rauque et “faussée” lorsqu’elle débute dans les cabarets berlinois en 1925. Arrivée à Paris au début des années 30, elle chante Kurt Weill et Hanns Eisler (Mon oncle a tout repeint, paroles de Jean Nohain) mais aussi Tranchant et Clouzot (Le Jeu de massacre). Et se fait vite remarquer par Cocteau qui l’invite au Bœuf sur le Toit et lui offre Anna la bonne, Mes sœurs n’aimez pas les marins et La Dame de Monte-Carlo. Elle passe également à l’ABC, à Bobino, aux Noctambules et interprète, avec un ton entièrement nouveau, les premiers poèmes de Prévert mis en musique par Joseph Kosma : Chasse à l’enfant, La Grasse matinée, Les Bruits de la nuit. Entre 1940 et 46, Marianne Oswald s’exile aux Etats-Unis et se produit à la radio et dans les cabarets. À son retour en France, en 1947, elle joue dans plusieurs films (“Les Amants de Vérone”) et oriente largement ses activités vers la radio et la télévision, enregistrant toutefois un 45 tours dans les années 50.      

Avec sa crinière flamboyante en avance de trois-quarts de siècle sur la mode poil-de-carotte actuelle, Marianne Oswald chante avec une force convaincante et véhémente, et une grande intensité d’expression, la misère et les souffrances. Son interprétation de la poésie réaliste reste unique dans les annales de la chanson et déconcerte encore l’auditeur soixante-dix ans après son apparition.

Jean Buzelin
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO MARIANNE OSWALD)


Voir CD Chansons pour Enfants (FA 045), Le Front Populaire (FA 049),
Jean Cocteau (FA 064), Jacques Prévert (RF 3001), CMH 33, 37.