Au moment où la civilisation de l’image a un peu détrôné celle de la parole, il serait temps que l’on revienne à des enregistrements sur CD comme ceux, carrément encyclopédiques, de la « librairie sonore », qui ne se contente pas de cueillir se qui passe à sa portée, mais choisit les classiques pour l’avenir. Jamais films ou DVD ou autres nouveautés électroniques ne remplaceront les voix du passé, comme ces Grandes voix du Sud (numéro 1 avant les suivantes) que sont des poètes comme le Sénégalais Sédar Senghor, le Malgache Rabemananjara et le Congolais Lumumba en son bref temps. Ces premiers CDs de poètes mythiques disant leurs propres textes sont un trésor, que l’éditeur a intitulé « Négritude et poésie ». Nul doute que les « volumes » suivants nous révéleront aussi des parts trop ignorées de la planète poésie. Je maintiens depuis très longtemps que l’oralité est importante. Tous les poètes ne sont pas leurs meilleurs interprètes, mais ici on ne pouvait trouver mieux. C’est à ranger soigneusement auprès des grands livres classiques. L’INEDIT