Rédigé vers 50 après J.-C., ce traité stoïcien démontre que la vie nous paraît courte parce que nous dilapidons notre temps. « Nous te voyons arriver aux plus extrêmes limites de la vie. Tu portes sur tes épaules cent ans ou d´avantage. Allons reviens en arrière, fais le compte de ton existence, calcule combien de temps t´ont pris créanciers, maîtresses, rois ou clients […], tu comprendras que tu meurs avant d´avoir atteint la maturité », ironise Sénèque. Si le propos est âpre, le sens du texte m´est pas tragique. L´auteur invite le lecteur à prendre pour modèle la vie vertueuse du sage et recommande la patronage des philosophes car « ils t´élèveront en un lieu d´où nul ne pourra te jeter à bas. C´est le seul moyen de dépasser sa condition de mortel et même de la transformer en immortalité ». Ce texte surprend par son universalité et son actualité. Magistrale, la lecture qu´en donne Jean-Pierre Cassel, disparu en avril dernier, vaut pour ultime témoignage de son talent de comédien.
Jean-Sébastien JOSSET – PHILOSOPHIE MAGAZINE
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