Raul Barboza Film de Silvia Di Florio par Le Monde

“La caméra se fait discrète, le suit dans ses souvenirs, en Argentine, à Paris où il est venu s’installer en 1987, à 50 ans. Lorsqu’il joue, derrière ses yeux clos défilent des images, des cascades, du vert, de l’eau et des oiseaux. Ceux de sa région natale, au nord-est de l’Argentine, là où les indiens Guarani ont inventé, à la fin du XIXème siècle, le chamamé, en adaptant à leur sentiment musical la polka, la mazurka et la valse apportées par les immigrés européens. Raúl Barboza est métis. Si certains, dit-il, « tentent de cacher la couleur de la terre qui parfois sort de leur peau », lui en est fier. Avec le chamamé, musique syncopée aux élans frissonnants, il soigne ses racines pour qu’elles ne perdent pas leur parfum.” P. LA, LE MONDE

“Un titre qui aiguise la curiosité. Pour en connaître le sens, il faudra aller jusqu’à la dernière image, aux ultimes déclarations de l’accordéoniste argentin Raúl Barboza. Quand il ouvre complètement son instrument, tout à coup, comme pour se cacher, il éprouve la plénitude, l’ivresse que procure « le sentiment d’embrasser ». Raúl Barboza est un tendre, un sentimental, un musicien pour qui la musique, c’est d’abord de l’humain, à la fois une exaltation intime et un partage généreux. Dans le portrait sensible et délicat que lui consacre sa compatriote Silvia di Florio, l’homme se raconte comme on parle à une oreille amie. Le ton est celui de la confidence. La caméra se fait discrète, le suit dans ses souvenirs, en Argentine, à Paris où il est venu s’installer en 1987, à 50 ans. Lorsqu’il joue, derrière ses yeux clos défilent des images, des cascades, du vert, de l’eau et des oiseaux. Ceux de sa région natale, au nord-est de l’Argentine, là où les indiens Guarani ont inventé, à la fin du XIXème siècle, le chamamé, en adaptant à leur sentiment musical la polka, la mazurka et la valse apportées par les immigrés européens. Raúl Barboza est métis. Si certains, dit-il, « tentent de cacher la couleur de la terre qui parfois sort de leur peau », lui en est fier. Avec le chamamé, musique syncopée aux élans frissonnants, il soigne ses racines pour qu’elles ne perdent pas leur parfum.” P. LA, LE MONDE