« Recommandé sans réserves » par Jazz Around Mag

« Voici une réédition plus que bienvenue, tant pour le dévédé (le film de Jean-Pierre Bruneau, datant de 1972), que le cédé (« Les Haricots Sont Pas Salés »), avec ses 27 faces enregistrées la même année, sauf une superbe version de Les Haricots Sont Pas Salés de juin 1977, avec Jack Leger et des inconnus. Sept titres du cédé ont été filmés en live et se retrouvent donc dans le film de J.P. Bruneau de la même année et tourné en 16 mm, mais sorti en 1974, puis en 2006 , avec sept faces supplémentaires.  Ce sont des documents exceptionnels et indispensables à tous ceux qui s’intéressent aux musiques de Louisiane et à ses chantres, ils permettent de voir en action des musiciens légendaires, des cajuns comme Nathan Abshire, les Frères Balfa, Dennis McGee, Sady Courville, Bee et Ed Deshotels, Cyprien Landreneau etc.,.mais aussi de grands noms de la musique créole comme Bee Fontenot,  Alphone Bois-Sec Ardoin et Canray Fontenot ainsi que le roi du zydeco, Clifton Chenier avec son frère Cleveland au frottoir et Paul Senegal à la guitare (enrtre autres). Entre chaque morceau, il y a soit des narrations : l’Odyssée des Acadiens du Canada devenus des Cajuns en Louisiane contée par Pierre Daigle et la tradition du Mardi Gras et de sa cavalcade racontée par Revon Reed; il y a aussi des dialogues entre Bee Fontenot et Dewey Balfa, entre Alphonse Bois-Sec Ardoin et sa mère et des interviews comme celui de Nathan Abshire dans son dépôt de ferrailleur. Les chants et les conversations sont presqu’entièrement en Français cajun et tout est sous-titré en Anglais. Le cédé permet lui d’écouter les mêmes musiciens dans d’autres faces, des cajuns comme Shirley Bergeron et des créoles comme Freeman Fontenot. On aimerait citer chaque titre avec ses qualités et ses caractéristiques, on se contentera d’écrire que tout est de qualité et rien que du bonheur d’écoute. Il en ressort une douce nostalgie pour une époque révolue, pour des musiciens un peu rustres, mais passionnés et autodidactes, tous disparus (sauf Paul Senegal). En effet, les musiques cajun et créole d’aujourd’hui sont trop métissées, avec trop d’influences country & western, rock et rap. Ce « Dedans Le Sud de la Louisiane » est recommandé sans réserves. »
Par Robert SACRE – JAZZ AROUND MAG