« Claude Nougaro et ses interprètes permet de retrouver le créateur de Toulouse à ses débuts et de découvrir des versions rares de ses textes. Installé à Paris en 1952 avec sa famille, Claude Nougaro s‘est tôt passionné pour l’écriture et a commencé à dire ses textes sur la scène d’un cabaret “Roberta”, à quelques pas des Champs-Elysées. Témoignage du pianiste Jean-Michel Arnaud qui raconte ainsi les premiers pas du Toulousain sur scène : “J’étais ébahi par le côté virulent de Claude, ses textes étaient durs, avec beaucoup de jeux de mots.” Un homme qui se définissait ainsi dans Petit taureau : “Je suis sans doute un animal/ Doué de pouvoirs anormaux/Je peux échapper au mal/ En jouant avec les mots.”Il commence à chanter pour gagner sa vie dès 1959 dans le célèbre “Lapin Agil” à Montmartre. Swinguant avec les mots et les notes, Nougaro va lentement se construire un univers avant de découvrir le succès grand public. L’intérêt de ce coffret est de nous faire redécouvrir les débuts discographiques de Nougaro. D’abord son premier album, sorti en octobre 1958, qui est passé inaperçu à l’époque et comprend bien des titres créés auparavant par ses interprètes. Quatre musiques sont l’œuvre du chef d’orchestre Jimmy Walter dont la superbe Il y a avait une ville ou encore Marguerite. Mais le clou du coffret, ce sont justement les versions des interprètes regroupés ici : Philippe Clay et son phrasé qui claque sur la musique; Marcel Amont ou encore Pierrette Bruno dans sa version de Dent de lait. Avec, en bonus, quelques versions instrumentales comme celles de Raymond Legrand pour Les Pantoufles à papa. Après ces débuts laborieux, Nougaro devra attendre 1962 pour voir son talent reconnu grâce à un microsillon qui marqua les ondes avec cette célèbre “petite fille en pleurs, dans cette ville en pluie.” Le grand Nougaro n’avait plus qu’à décoller mais déjà, tout son art était contenu dans les chansons de ce coffret. Un chanteur qui résuma ainsi son univers : “Ce que m’a le plus frappé a été les mots, les poètes, ensuite le cinéma et enfin le jazz. Et mon élan d’expression circule autour de ces trois pôles d’attraction. Ce que je veux faire, c’est fabriquer des images de film avec des mots et les propulser, faire que ces images commencent à danser. ” »
Par François CARDINALI - WORDPRESS
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