SALVADOR HENRI

AUTEUR, COMPOSITEUR ET INTERPRETE Français (1917-2008)
"Né en Guyane française, Henri Salvador arrive à Paris en 1924. Il découvre le jazz, commence à composer à la guitare en 1934 et joue en duo avec son frère André. En 1935, il chante et joue régulièrement en orchestre au Jimmy’s Bar. Survient la guerre. Alors qu’il est à Nice avec l’orchestre de Bernard Hilda, il rejoint Ray Ventura en 1941 et embarque pour le Brésil. Il “explose” tellement au milieu des Collégiens qu’il poursuit seul l’aventure sud-américaine jusqu’en 1945. De retour, il part à la conquête du public français (passages à Bobino, à l’ABC, aux Trois-Baudets, etc.) puis européen et devient bientôt une véritable vedette internationale. Ray Ventura l’invite à enregistrer, à jouer dans ses films “Mademoiselle s’amuse” et “Nous irons à Paris”, et il fait ses premiers disques sous son nom en 1948 : Clopin clopant, Maladie d’amour, Parce que ça me donne du courage (Grand Prix du Disque), puis en 49/50 Ma Doudou, Saint-Germain des Prés et Le Scaphandrier de Ferré, Le Loup, la biche et le chevalier (Une chanson douce)… Il écrit avec Boris Vian et enregistre sous le nom d’Henri Cording les premiers rock ‘n’ rolls français en 1956, dans un genre burlesque (Rock and roll mops), et, avec le même et le soutien du grand orchestre de Quincy Jones, Faut rigoler et le fameux Blues du dentiste en 58. Avec sa bouille constamment rigolarde (Avec la bouche), il aligne durant des années une série de “scies” (Minnie petite souris, Ma pipe, Zorro est arrivé, Le Travail c’est la santé, Juanita Banana…) qui se répandent dans tous les milieux et occultent un peu les autres facettes de son talent, le musicien et le crooner qui interprète avec sensibilité des “chansons douces” comme Le Lion est mort ce soir (du Sud-Africain Solomon Linda) et Le Petit indien, ou poétiques comme Cherche la rose ou Syracuse cosigné avec Bernard Dimey.           

Animateur de radio et de télévision, créateur des premiers véritables “clips” dans lesquels il chante toutes les voix, affublé d’invraisemblables costumes masculins et féminins, Henri Salvador déclenche l’hilarité rien qu’avec son propre rire. Il effectue ensuite une carrière régulièrement ponctuée de passages dans les grands music-halls (Olympia, Zénith, Casino de Paris) avant d’effectuer un come-back retentissant avec Dans mon jardin d’hiver tiré de l’album “Chambre avec vue”. Comme cet éternel jeune homme, toujours aussi svelte sur scène à 85 ans passés, ses chansons n’ont pas pris une ride."
Jean Buzelin, 2003

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Patrick Frémeaux, Henri Salvador et Claude Colombini, dans les bureaux de Frémeaux & Associés.

Henri Salvador était ravi qu’une Intégrale de son œuvre phonographique soit entreprise et a soutenu Frémeaux & Associés dans ce projet. Bien que ces oeuvres soient dans le domaine public, Frémeaux & Associés verse une royalty à Henri Salvador sur cette intégrale. Sous la direction artistique de Daniel Nevers (auteur des Intégrale Django Reinhardt, Louis Armstrong, Charles Trenet et Yves Montand), cette série a permis de remettre à la disposition du public les premiers succès indémodables d’Henri Salvador. La chanson « Que si que no » est même devenue, en 2002 soit plus de 50 ans après sa première édition, « Chanson de l’été » sur France Inter. L’ensemble de l'œuvre d’Henri Salvador ainsi que son grand come-back avec le disque « Chambre avec vue » lui ont permis d’obtenir le Grand Prix de l’Académie Charles Cros. On se rappellera également sa prestation dans la version française des voix de « La Petite sirène » des studios Disney. L’Intégrale Henri Salvador a obtenu le Prix de l’Académie Charles Cros, le Diapason d’or, le Disque d’émoi Jazz Magazine, 4 étoiles du Monde de la Musique, ainsi qu’une presse très glorieuse dans la chanson française et les grands médias (Le Monde, Libération, Le Figaro). On n’oubliera pas non plus les débuts professionnels d’Henri Salvador, en tournée avec l’Orchestre de Ray Ventura pour fuir la France occupée (L'Aventure sud-américaine), ou jouant de la guitare avec son frère André, au « Jimmy’s ». L’auditeur curieux pourra d’ailleurs avoir accès à l’Intégrale phonographique d’André Salvador dans le coffret dédié à Ernest Léardée (le premier Oncle Ben’s !)

Benjamin Goldenstein
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO HENRI SALVADOR)

Voir CD Intégrale Henri Salvador Vol. 1 & Vol. 2 (FA 186 & 5010).

« Maurice Chevalier m’avait tout appris du music-hall. Il me disait : « Ne regarde que les projecteurs, le public croit que tu rêve ». Henri SALVADOR

« La France perd aujourd’hui un immense talent, dont les chansons, comme l’éclat de rire, resteront dans toutes les mémoires. Henri Salvador était un artiste hors pair qui aura marqué de son empreinte la chanson française en y introduisant des mélodies nouvelles, son amour du jazz et sa connaissance des musiques du monde. C’était également un homme de cœur, d’une grande sensibilité, généreux et attentif, d’un esprit vif et d’une joie de vivre communicative. » Jacques CHIRAC


« Ses refrains et sa voix de velours continueront à nous bercer encore longtemps. » Nicolas SARKOZY


« C’est mon aîné, un certain nombre de choses nous rapprochent : il est guitariste et comme moi il a amené du métissage dans la chanson. Ma mère écoutait beaucoup Henri, ses ballades. J’ai fini par travailler avec lui dans les années 1970. On m’avait demandé de réaliser des arrangements sur trois chansons, dont un morceau de jazz assez tarabiscoté. Comme j’avais un peu de mal, il m’a demandé si j’étais… pianiste ! » Laurent VOULZY


« Henri Salvador, c’était Alexandre le bienheureux. Il a eu une vie où il s’est beaucoup amusé. Derrière ce rire tonitruant, il y avait un homme extrêmement timide. Il a lancé le rock et la bossa-nova en France. C’était aussi l’artiste favori du général de Gaulle qui ne ratait jamais aucune de ses émissions, notamment les Salves d’Or. » Michel DRUCKER


« C’était un des derniers représentants du swing. Même si on a eu beaucoup de chance qu’il soit là aussi longtemps, on regrette toujours que les gens d’autant de talent n’aient pas donné plus. » Thomas DUTRONC