« Salvador, l’homme de la situation » par Je Chante Magazine

Dirigée par Michel Brillié et Gilles Pétard, « Live in Paris, la collection des grands concerts parisiens », propose de retrouver sur disque des enregistrements publics inédits de vedettes de la chanson ou du jazz réalisés par la station Europe n°1 dans les années 50 et 60 et jamais rediffusés depuis. Pour Michel Brillé, « la grande autonomie qu’Europe 1 laisse à ses collaborateurs lui permet de produire à l’antenne des rendez-vous très variés ». Entré à Europe 1 en 1955, Daniel Filipacchi crée, avec Franck Ténot, la fameuse émission « Pour ceux qui aiment le jazz », quatre ans plus tard, « Salut les copains ». En 1958, il lance « jazzons un peu », une émission originale destinée à populariser le jazz auprès du public de la jeune station. Pour ce nouveau rendez-vous, Filipacchi « recrute » Henri Salvador qu’il connaît depuis longtemps. La première de « Jazzons un peu », diffusée le lundi 14 avril 1958, est intégralement reproduite ici. Improvisateur et déconneur né, Salvador était l’homme de la situation et pour l’accompagner, il s’est entouré de la crème des musiciens de jazz (voir livret). On découvre ainsi la toute première version de « Count Basie », l’adaptation signée Daniel Filipacchi sous le nom de Mario Filippaki – de « Lil’Darlin’ », que Salvador n’enregistrera que cinq ans plus tard ! Un autre thème de Neal Hefti (J’suis un feignant), une autre chanson de Filipacchi (La Panade) et nous voilà partis pour la déconnade avec une longue « Improvisation sur une contravention » - sur un air de Gershwin - et avec « Le blues de La Pausa », interprétation d’un article de presse relatant le dîner offert par Winston Churchill au président René Coty dans sa propriété de La Pausa à Roquebrune, avec Mac Kac à la batterie et Pierre Michelot à la basse… Faut le faire ! Puis ce sont deux poèmes chantés, l’un de Queneau (un poème), l’autre de Prévert (Compagnons des mauvais jours). Salvador nous offre aussi deux chansons de Boris Vian : « Le Gosse » en version trio jazz, qu’il enregistre chez Barclay, et « Tu ne risques rien », un titre complètement inédit.

Par JE CHANTE MAGAZINE