La mise en onde du Voyage au bout de la nuit tenait du pari…plus de seize heures d’écoute pour ce roman-culte d’une noirceur extrême qui retrace la vie d’errance du double de l’auteur, Ferdinand Bardamu. Les tranchées de 14-18, l’Afrique coloniale, l’Amérique du travail à la chaîne, la médecine de terrain dans une banlieue parisienne pourrie ou un asile psychiatrique miteux, telles sont les étapes d’une vie où les instants de bonheur et de lumière sont rarissimes. L’humanité qu’il décrit sans la moindre indulgence est veule, bête, laide, méchante et corrompue. Quels portraits terribles mais aussi quel souffle pour cette anti-épopée dont le style fort et maîtrisé allie simplicité de forme et richesse de vocabulaire. Denis Podalydès joue toujours juste, dans les tons de camaïeu gris quand il est le conteur Bardamu et avec une bonne colorature quand il incarne les pauvres hères qui l’entourent. Défi relevé !
NOTES BIBLIOGRAPHIQUES
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