SAPHO
Née à Marrakech le 10 janvier 1950, Sapho passe son enfance et son adolescence au Maroc jusqu’à l’âge de 16 ans, puis elle part pour la France et la Suisse avec ses parents. A dix-huit ans, la jeune femme s’installe à Paris. Elle y découvre le quartier Latin et suit quelques temps les cours d’Antoine Vitez. Parallèlement, elle joue un peu de guitare dans les rues de la capitale. Un de ses amis, Hervé Cristiani - auteur de « tubes » (Il est libre Max) - l’emmène auditionner au Petit Conservatoire de Mireille.
Ayant définitivement abandonné ses ambitions théâtrales, la jeune artiste qui prend dorénavant le pseudonyme de Sapho, du nom de la poétesse grecque, entame la tournée des maisons de disques. Pari réussi puisqu’elle signe un premier album (chez RCA) en 1977, Le balayeur du Rex. Ce premier essai voit émerger une artiste à la personnalité singulière et forte. En effet, trois ans après son premier disque, elle enregistre à Londres un nouvel album Janis dans lequel elle propose un rock alternatif et révolté dont les influences viennent de la musique américaine de la fin des années 60, des Doors à Janis Joplin. Puis suivent Le Paris stupide en 1981, Passage d’enfer en 1982 et Barbarie en 1983, trois opus qui résonnent comme autant de dénonciations du racisme et du machisme.
Avec Passions, passons en 1985, la chanteuse étiquetée rock jusqu’ici, retrouve ses racines, le monde judéo-arabe dans lequel elle a grandi. Elle se produit au Bataclan à Paris. Au programme, du rock évidemment, mais aussi un hommage à la musique égyptienne avec des airs de la diva Oum Kalsoum. Elle exprimera ultérieurement de nombreuses marques d’égard à l’endroit de la grande chanteuse arabe, interprétant son répertoire jusque dans la Ville Sainte. En janvier 1987, la chanteuse sort un nouvel opus El sol y la luna (chez EPM). Les thèmes évoqués montrent une fois de plus son engagement politique, sa sensibilité à l'égard des problèmes de pauvreté, des droits de l'Homme et des droits des femmes. Elle se produit à Paris dans la mythique salle de l'Olympia avec un groupe de Gnawas (confrérie mystique, descendante des esclaves noirs) venu spécialement du Maroc. Plus tard elle fera connaître les Sheikhates, artistes maghrébines traditionnelles et femmes de mauvaises vies qui chantent dans les fêtes et les mariages. Toujours partante pour de nouveaux défis, elle participe également à un opéra contemporain de Michael Levinas La conférence des oiseaux et tiendra un peu plus tard le rôle de Jenny dans l'opéra de Bertold Brecht et Kurt Weill L'Opéra de quat'sous.
"La Chanteuse du monde", comme elle se nomme elle-même, fait sa rentrée musicale en octobre 1991 avec un album et un spectacle (à la Cigale à Paris) intitulé La traversée du désir, chanté en arabe, en français et en anglais. Elle reprendra les représentations en 1993 et se produira aux Eurockéennes de Belfort, aux Francofolies de la Rochelle ainsi qu'à l'Exposition Universelle de Séville. Puis elle imagine un nouvel album, qui sort en mai 1996, Jardin andalou. Ce « jardin musical » renferme des sonorités diverses, souvent acoustiques, d'influence arabe et andalouse avec quelques incursions rock.
Militante depuis maintenant de nombreuses années pour le rapprochement israélo-palestinien, Sapho se produit à Gaza. La situation est tendue, mais la chanteuse est déterminée. Le succès qu'elle rencontre à cette occasion, ne fait que confirmer ses sentiments et ses opinions. Deux ans après Jardin andalou, Sapho retrouve la chaleur du Maghreb avec un nouvel album, La Route nue des hirondelles qui sera suivi d’un spectacle à l'Auditorium Saint-Germain à Paris. En 2000, elle le mène à travers la France, les Pays-Bas, la Suisse et le Maroc. Puis elle s’investit dans un tout autre rôle, celui de comédienne et lectrice. En effet, invitée par la Maison de la poésie à Paris, la chanteuse se lance dans des représentations consacrées aux textes et poèmes de quatre auteurs : Garcia Lorca, Rilke, Baudelaire et Michaux. Elle fait par ailleurs entendre le timbre chaleureux de sa voix au fort pouvoir d’envoûtement, servie par sa technique de diction, en lisant les Contes des Milles et une nuits ainsi que des extraits de l'Iliade et l'Odyssée pour les Editions Frémeaux & Associés (La Librairie Sonore).
En mars 2002, la chanteuse donne des concerts en Afrique : au Sénégal, en Mauritanie, en Guinée. Puis, elle part au Moyen Orient au mois de mai : elle se produit à Bagdad et à Nazareth. Le succès rencontré est immense. Après cette tournée au Moyen Orient, elle entreprend l'enregistrement d'un nouvel album Orients (Virgin) pour lequel elle réunit l'orchestre de Nazareth, grand orchestre oriental composé de vingt musiciens musulmans, juifs et chrétiens et des artistes férus de nouvelles technologies. Le guitariste flamenco Vicente Almaraz complète le groupe. Elle confie à un de ses amis chefs d'orchestres libanais, Elie Askhar, la réalisation du disque qui sort en février 2003.
Véritable artiste polyvalente, Sapho mêle depuis toujours, carrière artistique et défense des causes qu'elle croit justes. Début 2004, elle devient ambassadrice de la cause féminine en interprétant pendant un mois Les Monologues du Vagin, une pièce de Eve Ensler. Le spectacle composé d’extraits de paroles de femmes du monde entier, présente l’organe féminin de manière comique et franche.
Solidaire des femmes et définitivement au service de la liberté d’expression, Sapho participe en 2005 à l’Olympia au concert de soutien à Florence Aubenas, Hussein Hanoun et Giulana, alors otages en Irak, aux côtés de nombreux artistes et personnalités internationales. Puis l’artiste sans frontières, toujours avide de nouveaux défis, entreprend de reprendre, à La maison de la Poésie de Paris, les chansons de Léo Ferré, qu’elle revisite de façon flamenco (parues chez Basaata productions).
Artiste multiple, Sapho a également publié de nombreux romans (Douce Violence ; Ils préféraient la lune ; Un mensonge ; Patio, Opéra intime) et un recueil de dessins (Sous la coupole). Elle revient aujourd’hui sur les devants de la scène, avec Universelle, un album unique et riche produit par Basaata productions et paraissant chez Frémeaux & Associés, qui annonce une tournée organisée par LPLC Productions dont la promotion est assurée par Music Media Publishing.
Christophe Lointier © Frémeaux & Associés (Libre de droits)
Née à Marrakech le 10 janvier 1950, Sapho passe son enfance et son adolescence au Maroc jusqu’à l’âge de 16 ans, puis elle part pour la France et la Suisse avec ses parents. A dix-huit ans, la jeune femme s’installe à Paris. Elle y découvre le quartier Latin et suit quelques temps les cours d’Antoine Vitez. Parallèlement, elle joue un peu de guitare dans les rues de la capitale. Un de ses amis, Hervé Cristiani - auteur de « tubes » (Il est libre Max) - l’emmène auditionner au Petit Conservatoire de Mireille.
Ayant définitivement abandonné ses ambitions théâtrales, la jeune artiste qui prend dorénavant le pseudonyme de Sapho, du nom de la poétesse grecque, entame la tournée des maisons de disques. Pari réussi puisqu’elle signe un premier album (chez RCA) en 1977, Le balayeur du Rex. Ce premier essai voit émerger une artiste à la personnalité singulière et forte. En effet, trois ans après son premier disque, elle enregistre à Londres un nouvel album Janis dans lequel elle propose un rock alternatif et révolté dont les influences viennent de la musique américaine de la fin des années 60, des Doors à Janis Joplin. Puis suivent Le Paris stupide en 1981, Passage d’enfer en 1982 et Barbarie en 1983, trois opus qui résonnent comme autant de dénonciations du racisme et du machisme.
Avec Passions, passons en 1985, la chanteuse étiquetée rock jusqu’ici, retrouve ses racines, le monde judéo-arabe dans lequel elle a grandi. Elle se produit au Bataclan à Paris. Au programme, du rock évidemment, mais aussi un hommage à la musique égyptienne avec des airs de la diva Oum Kalsoum. Elle exprimera ultérieurement de nombreuses marques d’égard à l’endroit de la grande chanteuse arabe, interprétant son répertoire jusque dans la Ville Sainte. En janvier 1987, la chanteuse sort un nouvel opus El sol y la luna (chez EPM). Les thèmes évoqués montrent une fois de plus son engagement politique, sa sensibilité à l'égard des problèmes de pauvreté, des droits de l'Homme et des droits des femmes. Elle se produit à Paris dans la mythique salle de l'Olympia avec un groupe de Gnawas (confrérie mystique, descendante des esclaves noirs) venu spécialement du Maroc. Plus tard elle fera connaître les Sheikhates, artistes maghrébines traditionnelles et femmes de mauvaises vies qui chantent dans les fêtes et les mariages. Toujours partante pour de nouveaux défis, elle participe également à un opéra contemporain de Michael Levinas La conférence des oiseaux et tiendra un peu plus tard le rôle de Jenny dans l'opéra de Bertold Brecht et Kurt Weill L'Opéra de quat'sous.
"La Chanteuse du monde", comme elle se nomme elle-même, fait sa rentrée musicale en octobre 1991 avec un album et un spectacle (à la Cigale à Paris) intitulé La traversée du désir, chanté en arabe, en français et en anglais. Elle reprendra les représentations en 1993 et se produira aux Eurockéennes de Belfort, aux Francofolies de la Rochelle ainsi qu'à l'Exposition Universelle de Séville. Puis elle imagine un nouvel album, qui sort en mai 1996, Jardin andalou. Ce « jardin musical » renferme des sonorités diverses, souvent acoustiques, d'influence arabe et andalouse avec quelques incursions rock.
Militante depuis maintenant de nombreuses années pour le rapprochement israélo-palestinien, Sapho se produit à Gaza. La situation est tendue, mais la chanteuse est déterminée. Le succès qu'elle rencontre à cette occasion, ne fait que confirmer ses sentiments et ses opinions. Deux ans après Jardin andalou, Sapho retrouve la chaleur du Maghreb avec un nouvel album, La Route nue des hirondelles qui sera suivi d’un spectacle à l'Auditorium Saint-Germain à Paris. En 2000, elle le mène à travers la France, les Pays-Bas, la Suisse et le Maroc. Puis elle s’investit dans un tout autre rôle, celui de comédienne et lectrice. En effet, invitée par la Maison de la poésie à Paris, la chanteuse se lance dans des représentations consacrées aux textes et poèmes de quatre auteurs : Garcia Lorca, Rilke, Baudelaire et Michaux. Elle fait par ailleurs entendre le timbre chaleureux de sa voix au fort pouvoir d’envoûtement, servie par sa technique de diction, en lisant les Contes des Milles et une nuits ainsi que des extraits de l'Iliade et l'Odyssée pour les Editions Frémeaux & Associés (La Librairie Sonore).
En mars 2002, la chanteuse donne des concerts en Afrique : au Sénégal, en Mauritanie, en Guinée. Puis, elle part au Moyen Orient au mois de mai : elle se produit à Bagdad et à Nazareth. Le succès rencontré est immense. Après cette tournée au Moyen Orient, elle entreprend l'enregistrement d'un nouvel album Orients (Virgin) pour lequel elle réunit l'orchestre de Nazareth, grand orchestre oriental composé de vingt musiciens musulmans, juifs et chrétiens et des artistes férus de nouvelles technologies. Le guitariste flamenco Vicente Almaraz complète le groupe. Elle confie à un de ses amis chefs d'orchestres libanais, Elie Askhar, la réalisation du disque qui sort en février 2003.
Véritable artiste polyvalente, Sapho mêle depuis toujours, carrière artistique et défense des causes qu'elle croit justes. Début 2004, elle devient ambassadrice de la cause féminine en interprétant pendant un mois Les Monologues du Vagin, une pièce de Eve Ensler. Le spectacle composé d’extraits de paroles de femmes du monde entier, présente l’organe féminin de manière comique et franche.
Solidaire des femmes et définitivement au service de la liberté d’expression, Sapho participe en 2005 à l’Olympia au concert de soutien à Florence Aubenas, Hussein Hanoun et Giulana, alors otages en Irak, aux côtés de nombreux artistes et personnalités internationales. Puis l’artiste sans frontières, toujours avide de nouveaux défis, entreprend de reprendre, à La maison de la Poésie de Paris, les chansons de Léo Ferré, qu’elle revisite de façon flamenco (parues chez Basaata productions).
Artiste multiple, Sapho a également publié de nombreux romans (Douce Violence ; Ils préféraient la lune ; Un mensonge ; Patio, Opéra intime) et un recueil de dessins (Sous la coupole). Elle revient aujourd’hui sur les devants de la scène, avec Universelle, un album unique et riche produit par Basaata productions et paraissant chez Frémeaux & Associés, qui annonce une tournée organisée par LPLC Productions dont la promotion est assurée par Music Media Publishing.
Christophe Lointier © Frémeaux & Associés (Libre de droits)