Yochk'o Seffer, compositeur, musicien, peintre et sculpteur, né en 1939.
« Il en est une, et une seule, qui puisse se permettre de dicter quoi que ce soit à Yochk’o Seffer : la liberté. Pour elle, il quitte sa Hongrie natale, en octobre 1956. Il se rend en France, qui était encore, en ce temps, une généreuse terre d’asile. Il étudie la composition auprès de Nadia Boulanger et s’inscrit au Conservatoire de Paris. Parallèlement, ce touche-à-tout inspiré suit l’enseignement des Beaux-Arts. Et, avec passion, il plonge ans l’effervescence jazz qui rend la capitale française terriblement excitante. Bœufs avec les Américains en tournée, accolades musicales avec Christian Vander, Didier Levallet, Faton Cahen, Didier Lockwood… Le double compact « Rétrospective » suit les étapes marquantes du compositeur et saxophoniste devenu poly instrumentaliste, pianiste notamment, pour répondre aux désirs créatifs qui titillent sa muse. Yochk’o garde, enfouies dans sa mémoire, des musiques d’autres mondes. Béla Bartok, Coltrane, comme les héros anonymes de la musique tsigane qui égayait son enfance. Du coup, on le retrouve pionnier d’une identité européenne dans le jazz. Son âme slave renaît le jour où il se débarrasse du surnom (Jeff) dont l’avait affublé Eddy Mitchell à l’époque où il cachetonnait pour le chanteur. La ferveur qui attise Magma, les explorations menées avec Faton Cahen dans l’Ethnic Duo, le grand frisson de l’improvisation (avec le groupe Perception), l’âpreté du corps à cordes (en compagnie du Quatuor Margand, au sein de Neffesh), le souffle à souffle vital avec Ornette Coleman, la tentation de l’électrique puis celle du numérique, l’allégresse mêlée de dramaturgie propre aux airs d’Europe centrale… Cette débauche de formes et de couleurs (Yochk’o est peintre, aussi), de déraison raisonnée, recèle un sens profond. Parce que Yochk’o sait faire : donner sans compter. » Fara C. - JAZZMAN
© FRÉMEAUX & ASSOCIÉS BIOGRAPHIE (BIO YOCHK'O SEFFER)