Tous ceux qui se considèrent mélomanes se doivent de posséder cet album ! par Paris on the move

"Il faut dire que Monsieur et Madame Loockwood ont de quoi être fier de leurs rejetons. Entre l’aîné, Francis, virtuose du clavier, et le plus jeune, Didier, passé prodige du violon, les soirées en famille ne devaient pas être tristes, le père, instituteur et professeur de violon, et la mère, peintre amateur, ayant incontestablement réussi à transmettre l’amour et l’intérêt pour les ‘belles’ choses à leurs enfants. Oublions Didier pour quelques instants, et consacrons-nous davantage à Francis en lui reconnaissant d’entrée une passion certaine pour l’innovation et l’exploration de nouvelles sentes. Il avait déjà brillamment réussi l’interprétation de Jimi Hendrix au clavier avec ‘Jimi’s Colors’ (2007) et ‘Tribute to Jimi Hendrix’ (2008). C’est à Sébastien Bach qu’il s’en prend, aujourd’hui, et cela lui réussit tout autant. Je ne vous parlerai pas ici des disques qu’il a réalisés à compte d’auteur, comme ‘Brothers’, avec qui vous savez, ou ‘Nostalgia’, ‘Nobody Knows’, ‘Virtual Road’, ‘Tropicana’ ou ‘Home Sweet Home’. Ce qui compte, dans ce nouvel opus, c’est la fusion entre l’interprétation de quelques pièces du génial musicien allemand mort au début du 18ème siècle, Bach, et les compositions écrites par le jazzman contemporain. Ne figurent après tout dans l’opus que les préludes n° 3 BWV 848, n°5 BWV 850, n°11 BWV 856, n°14 BWV 859, n° 15 BWV 860, les fugues n° 10 BWV 855, n°11 BWV 856 et le prélude n°1 BWV 846 du compositeur germanique. Chacune de ces pièces musicales se trouve fusionnée et inextricablement mêlée aux nouveaux morceaux du pianiste. Elles se nomment ‘Round about Bach’ ou encore ‘To Maria Elisabetha’, prénom de la mère du compositeur allemand, ‘Eisenach Castel’, lieu de naissance de celui-ci, ‘Walking to Lübeck’, l’histoire d’une escapade de 350 kilomètres que fit, à pied, Jean Sébastien Bach pour rencontrer l’organiste le plus célèbre de son temps, Buxtehude, ‘Maria and Catharina Song’, prénoms de sa première femme et de sa première fille, ‘Weimar Story’, hommage à cette ville où Bach composa l’essentiel de sa musique pour orgue et sa musique religieuse, ‘Tango for Bach’, ‘Saint Blasius’, église où Bach obtint à l’âge de 22 ans le poste d’organiste, ‘Magdalena Song’, prénom de sa seconde épouse, ‘Saint-George Church’, là où l’adolescent fut initié à l’orgue par un cousin de son père, ‘Leipzig Memories’, ville dans laquelle Bach fut nommé Kappelmaster en 1936 et où il décéda en 1750. Seule la Chaconne BWV 1004 est un morceau de J. S. Bach arrangé par Francis Lockwood. Cet entremêlement de compositions de celui qui est considéré comme le plus grand compositeur du Baroque avec celles d’un pianiste maître de la note bleue, synthétise la musique d’hier et d’avant-hier avec celle d’aujourd’hui et nous prépare de façon magistrale à ce que sera la musique de demain. Tous ceux qui se considèrent mélomanes, se doivent de posséder cet album…!"
par Dominique BOULAY - PARIS ON THE MOVE