A la fin du XVIIIe siècle, un riche propriétaire de la Nouvelle Orléans nommé Claude Tremé aurait vendu deux plantations transformées en quartier populaire habité par une population issue de l’esclavage. Le nom de Tremé (prononcer twemay) a été choisi pour ce lieu devenu l’un des plus anciens et le plus vivant de la cité du croissant. Il symbolise la culture afro-américaine et créole et la lutte pour les droits civiques. A ma connaissance, ce serait le deuxième disque enregistré par ce brass band dirigé jusqu’à la mort du chanteur - batteur Lionel Batiste en juillet 2012. Ce CD nouvellement édité est un live qui date de 1990. Sur des rythmes syncopés de cuivres et percussions tonitruants, cette musique festive continue inlassablement de vous donner l’envie de faire la fête et de vous lâcher. Le premier titre « I got a big fat women » est signé et chanté d’une voix de « shouter » par Henry Youngblood ; l’intro à la trompette laisse très vite la place à un rock and roll vitaminé : celui des précurseurs des années 40-50 ; tout s’emballe et chauffe méchamment. Il faudra attendre « back ot town blues » de Louis Armstrong interprété cette fois ici par Lionel Batiste pour se transporter dans un blues lancinant et traînard qui pourrait être destiné à suivre un enterrement typiquement orléanais. Changement de décors avec le trompettiste Kenneth Terry ; il s’éclate sur son instrument et chante sur ce rythme de fanfare à l’humour noir « I’ll be glad when you’re dead ». L’incontournable traditionnel « When the saints go marching in » sera le dernier titre de cet enregistrement qui nous baigne dans une ambiance chaleureuse et communicative.
Par BLUES & CO
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