En ces années-là, lorsqu’ un amateur avait dépensé toutes ses économie entre le club de St Germain et le Blue Note, il lui restait une seul solution afin d’assouvir son vice : aller pour le prix d’une consommation écouter les « Antillais » à la Cigale. Sous le signe de l’éclectisme s’y pratiquait un jazz roboratif de première qualité. Nous est offert aujourd’hui l’opportunité de revenir sur ces moments de bonheur et, un demi siècle plus tard, s’imposent toujours la qualité des arrangements d’Al Lirvat (Route 66, I’m in the mood for love, When the saints) et la valeur des solistes. Benny Waters qui, sur Blues in the Groove ou Yes ! The Cigal Sing again damerait le pion à l’illinois Jacquet ; Chidebert Mourinet proche de l’excellent Robert Ma-Vounzy ; Pierre Jean Louis, surprenant pianiste ( Two Baboons) et Al Lirvat lui-même, tromboniste de valeur et personnage-clef du jazz parisien qui révéla Michel Sardaby, Alain Jean Marie et André Condouant. Il est bon de pouvoir lui rendre tribut aujourd’hui.
Alain TERCINET – JAZZMAN
Alain TERCINET – JAZZMAN