Réunis autour du trompettiste Michel Bonnet, une petite mais brillante phalange de musiciens spécialistes du « jazz ancien », fait revivre les grandes heures du ragtime dont le tromboniste Kid Ory a synthétisé les grandes lignes – mazurkas, valses ou menuets relus à la lumière de la syncope, pour faire court au début du siècle dernier. S’imprégnant plus de l’esprit que de la lettre (un seul des titres joués ici fut interprété par le tromboniste), Mem’Ory excelle à rendre vivantes des partitions souvent connues pour leur nature très mécanique (Scott Joplin et son fameux « Entertainer ») et montre bien cette propension du jazz à s’emparer avec une certaine effronterie de tous les matériaux (« La Marseillaise » ou « Le Petit Quinquin »). Un apanage de la modernité qui reste fascinant, même un siècle plus tard. Et un très bon moment pour l’auditeur. Par Bruno GUERMONPREZ – JAZZ NEWS