Il est possible que les musiciens plus « cool » que « hard » de l’histoire du jazz soient moins sollicités dans les références historiques. Si Stan Getz a beaucoup d’admirateurs, il n’est pas certain qu’on lui fasse le sort qu’il mérite pour l’ensemble d’une œuvre trop souvent rabattue sur ses seuls tropismes brésiliens. En 1959, le ténor s’est exilé au Danemark depuis peu pour fuir drogues et routine artistique, après avoir enflammé la fin des années 50 à coup de collaborations prestigieuses (Chet, Mulligan, Peterson…). Il est au sommet d’une gloire pas encore concurrencée par le déferlement du free et du hard-bop, et balance un concert d’anthologie avec un Martial Solal déchirant et un pierre Michelot magique. Sur un répertoire de standards délicieusement troussé, Stan Getz phrase dès les premières mesures du thème des improvisations superbes, où éclate d’abord le son cristallin du ténor.
Par Pierre TENNE – JAZZ NEWS
Par Pierre TENNE – JAZZ NEWS