Lorsqu’il nous quitta il y a un an, le regretté Pierre Lafargue concoctait une compilation consacré au label Swing créé par Charles Delaunay en 1937 comme filiale de la jeune multinationale anglaise EMI (avant de passer sous le contrôle de Vogue en 1948). Comme on y trouve non seulement la plus grande partie du jazz français enregistré avant la naissance de Barclay et même du jazz américain enregistré avant-guerre dans la capitale, Lafargue avait pris soin d’éviter les doublons avec ce que lui et d’autres ont déjà restitué sur CD et s’était concentré sur les raretés, ce qui fait de ce triple Cd un document pour connaisseurs. Ca tombe bien, si vous lisez « Jazzmag » vous devez l’être au moins un peu. N’attendez pas trop du livret pour vous éclairer, Pierre qui avait la plume aussi ardente qu’inspirée, aimait entraîner son lecteur par le méandres de son érudition et de son esprit qu’il avait malicieux. Par bonheur, Daniel Nevers, qui a tous ces 78-tours sur ses étagères, a pris soin d’établir la notice discographique que la mort empêcha Lafargue de rédiger. Ainsi peut-on nommer le stride du pianiste globe-trotter Teddy Weatherford, le ténor Alix Combelle à la tête de son orchestre ou au sein de celui de Pierre Allier, Bill Colemen avec Stéphane Grappelli, Herman Chittison, Gus Viseur, etc. Ne manquez pas le violoniste Michel Warlop en duo avec Garland Wilson, la trompette poignante de Philippe Brun en trio avec Joseph Reinhardt et une contrebasse à l’archet non créditée ou avec le Hot Four de Combelle, le quintette du délicieux Eddie South, Baro Ferret donnant la réplique à Gus Viseur et la curiosité du quintette Dupont-Durand (imitation chantée de trompette plus deux harmonicas).
Par Alfred SORDOILLET – JAZZMAG-JAZZMAN
Par Alfred SORDOILLET – JAZZMAG-JAZZMAN