"Le dernier livre du philosophe Michel Onfray , "Le crépuscule d’une idole. L’affabulation freudienne" (ainsi que les cours correspondants sur CD), avait suscité voila quelques mois une tempête dans le monde médiatico-littéraire. Il s’attaquait en effet à la statue du Dr Freud, et les gardiens du freudisme, tels les défenseurs d’une église, derniers gardiens du Temple, montaient au front. Véritable guerre sans fleurets mouchetés et les échanges de mots par émissions de radio ou programmes de télévision ou journaux interposés furent pour le moins violents.
Boris Cyrulnik, éthologue, psychanalyste et psychiatre a invité Michel Onfray, philosophe, à discuter et débattre de Freud et de la psychanalyse. Cette conférence a été organisée par l’AFRECA ( Association française de recherche en ethnologie clinique et anthropologie). Ce débat a été enregistré, le coffret de 2 CDs produit par Frémeaux et Associés en est l’exact compte-rendu.
L’atmosphère est chaleureuse et sympathique et les deux intervenants échangent ensemble avec respect mutuel et intelligence. Chacun expose d’abord en profondeur son point de vue avec ses arguments spécifiques avant de débattre : inconscient, complexe d’Oedipe etc.
Le débat est bien charpenté et clair, Boris Cyrulnik commence son argumentaire en citant Michel Foucault :" L’histoire des idées est un cimetière d’idées cohérentes", si une théorie ne cherche pas à évoluer elle s’achemine lentement vers la perversion dit-il, c’est clair comme du Max Weber. Les références de l’histoire de la pensée abondent, il cite aussi Karl Popper qui reprochait à la psychanalyse de ne pas être scientifique et s’apparente davantage à une pensée sécurisante.
Michel Onfray replace la psychanalyse dans le contexte des recherches sur l’inconscient qui lui sont bien antérieures, depuis l’antiquité avec Antiphon, puis Schopenhauer, Freud feint d’oublier les recherches conduites par Pierre Janet qui pourtant lui étaient contemporaines, il néglige de souligner l’apport au débat de Nietsche qu’il affectionnait pourtant particulièrement jusqu’à emporter lors de son exil à Londres ses livres. La psychanalyse peut guérir certes, tous comme les miracles, on est alors dans le registre de la croyance et de la foi.
Les échanges entre Boris Cyrulnik et Michel Onfray sont constructifs, Boris Cyrulnik insiste sur la richesse argumentaire au débat qu’offre l’éthologie, la science du comportement et l’étude des primates pour mieux souligner que de nombreux arguments en faveur de la psychanalyse peuvent aujourd’hui être considérés comme obsolètes.
Michel Onfray considère quant à lui que la psychanalyse a plus à voir avec la philosophie qu’avec la science, insistant sur ce qu’il appelle la causalité magique tandis que Boris Cyrulnik insiste sur le fait que dans la psychanalyse ce sont les mots qui guérissent c’est à dire la proximité affective pour conclure : "dans nos cultures la psychanalyse a apporté une prothèse à nos défaillances familiales et personnelles".
Un excellent document sonore à placer dans la bibliothèque de l’honnête homme, du à aux Éditions Frémeaux & Associés, où deux grands médiateurs à savoir : Boris CYRULNIK scientifique féru de psychanalyse et d’éthologie (on lui doit la mise en lumière du concept de "résilience") et Michel ONFRAY philosophe et professeur (quelque soit l’ordre !), fondateur de l’ Université populaire de Caen, se rencontrent et offrent à notre curiosité satisfaite et apaisée sur un sujet éminent un débat de haute tenue."
par Pierre-Alain LEVY - WUKALI
Boris Cyrulnik, éthologue, psychanalyste et psychiatre a invité Michel Onfray, philosophe, à discuter et débattre de Freud et de la psychanalyse. Cette conférence a été organisée par l’AFRECA ( Association française de recherche en ethnologie clinique et anthropologie). Ce débat a été enregistré, le coffret de 2 CDs produit par Frémeaux et Associés en est l’exact compte-rendu.
L’atmosphère est chaleureuse et sympathique et les deux intervenants échangent ensemble avec respect mutuel et intelligence. Chacun expose d’abord en profondeur son point de vue avec ses arguments spécifiques avant de débattre : inconscient, complexe d’Oedipe etc.
Le débat est bien charpenté et clair, Boris Cyrulnik commence son argumentaire en citant Michel Foucault :" L’histoire des idées est un cimetière d’idées cohérentes", si une théorie ne cherche pas à évoluer elle s’achemine lentement vers la perversion dit-il, c’est clair comme du Max Weber. Les références de l’histoire de la pensée abondent, il cite aussi Karl Popper qui reprochait à la psychanalyse de ne pas être scientifique et s’apparente davantage à une pensée sécurisante.
Michel Onfray replace la psychanalyse dans le contexte des recherches sur l’inconscient qui lui sont bien antérieures, depuis l’antiquité avec Antiphon, puis Schopenhauer, Freud feint d’oublier les recherches conduites par Pierre Janet qui pourtant lui étaient contemporaines, il néglige de souligner l’apport au débat de Nietsche qu’il affectionnait pourtant particulièrement jusqu’à emporter lors de son exil à Londres ses livres. La psychanalyse peut guérir certes, tous comme les miracles, on est alors dans le registre de la croyance et de la foi.
Les échanges entre Boris Cyrulnik et Michel Onfray sont constructifs, Boris Cyrulnik insiste sur la richesse argumentaire au débat qu’offre l’éthologie, la science du comportement et l’étude des primates pour mieux souligner que de nombreux arguments en faveur de la psychanalyse peuvent aujourd’hui être considérés comme obsolètes.
Michel Onfray considère quant à lui que la psychanalyse a plus à voir avec la philosophie qu’avec la science, insistant sur ce qu’il appelle la causalité magique tandis que Boris Cyrulnik insiste sur le fait que dans la psychanalyse ce sont les mots qui guérissent c’est à dire la proximité affective pour conclure : "dans nos cultures la psychanalyse a apporté une prothèse à nos défaillances familiales et personnelles".
Un excellent document sonore à placer dans la bibliothèque de l’honnête homme, du à aux Éditions Frémeaux & Associés, où deux grands médiateurs à savoir : Boris CYRULNIK scientifique féru de psychanalyse et d’éthologie (on lui doit la mise en lumière du concept de "résilience") et Michel ONFRAY philosophe et professeur (quelque soit l’ordre !), fondateur de l’ Université populaire de Caen, se rencontrent et offrent à notre curiosité satisfaite et apaisée sur un sujet éminent un débat de haute tenue."
par Pierre-Alain LEVY - WUKALI