« Pour son troisième album (le précédent, Lejos de mi tierra, remonte à 2004 !), Kamlo Barré s’est entouré d’une bien belle équipe. Il y a d’abord les frères Reinhardt, Fanto et Yayo, déjà entendus aux côtés de Romane, Angelo Debarre ou Stochelo Rosenberg, et dont la régularité et la simultanéité de la pompe impressionnent toujours autant. Claude Mouton est à la contrebasse, proposant ici de solides lignes (Blues for Mundine) et là quelques jolis soli d’archet (Valse pour Jeannette) dont il a le secret ; ses talents d’improvisateur à l’oud, instrument qu’il a sérieusement étudié, se fondent naturellement dans le projet de Kamlo (Camino del estrecho). La violoniste Eva Slongo, formée au jazz par Pierre Blanchard et chez Didier Lockwood intervient sur quelques morceaux swing de l’album ; on apprécie tout particulièrement sa façon de délicatement doubler ses chorus en scattant. Enfin, le percussionniste Charles Sidoun apporte un complément rythmique essentiel dès que le répertoire prend la direction du sud et de la Méditerranée.
Car le répertoire qu’a choisi Kamlo reflète bien les goûts, les passions et le parcours de ce guitariste vagabond : une enfance et une adolescence partagée entre Beyrouth, Tunis, Casablanca et Madrid laisse forcément quelques traces, on ne s’étonnera donc plus que la guitare de Kamlo se fasse si délicieusement buissonnière. Jonglant entre les cordes acier de sa Favino, celles en nylons de sa flamenca et jouant également sur une "double pan-coupé" rappelant celle de Django sur les photos du film Clair de lune de Diamant-Berger, le guitariste multiplie les sonorités, couleurs et ambiances au gré de son imagination musicale. Kamlo à d’abord le goût des valses : à la candeur sereine d’une Valse des niglos jouée simplement à deux voies (basse/guitare) comme pour en faire ressortir la substantifique moelle répond l’élégante et riche Valse du sud prise dans un 6/8 fort des percussions de Charles Sidoun.Tout comme la très parisienne Rue Baudelaire, dédiée à la mémoire de Patrick Saussois, fait écho à la délicate Valse pour Jeannette, hommage à la marraine manouche du guitariste autant que réminiscence moermaniène ; Kamlo ne se lasse pas d’explorer les harmonies de celle-là au fil de ses albums. Le sud, on s’en doutait, n’est jamais très loin : Place de la Trinité évoque la morna de Césaria Evora, Oriental minor blues rappelle les influences nord africaines de sa musique, Camino del estrecho, véritable pont entre le flamenco et la musique orientale nous plonge dans l’Andalousie tandis qu’Ishak ya Boulboul rend hommage au grand joueur d’oud qu’est Farid El Atrache. Quand au swing de Django, Kamlo Barré ne saurait l’oublier : Coquette, Hungaria, Les yeux noirs, jusqu’au Blues for Mundine, composition du guitariste prise dans deux versions différentes et dont la fin du thème cite Flèche d’or... Kamlo Barré est un guitariste rare et qui aime prendre son temps, un peu à la manière de Watremez : peu de disques, et pourtant, un univers singulier qui a beaucoup à dire. Trois albums en quatorze ans, c’e n’est pas beaucoup, raison de plus pour vous procurer cet excellent album avant le prochain, dans quelques années ! »
Par DJANGOSTATION
Car le répertoire qu’a choisi Kamlo reflète bien les goûts, les passions et le parcours de ce guitariste vagabond : une enfance et une adolescence partagée entre Beyrouth, Tunis, Casablanca et Madrid laisse forcément quelques traces, on ne s’étonnera donc plus que la guitare de Kamlo se fasse si délicieusement buissonnière. Jonglant entre les cordes acier de sa Favino, celles en nylons de sa flamenca et jouant également sur une "double pan-coupé" rappelant celle de Django sur les photos du film Clair de lune de Diamant-Berger, le guitariste multiplie les sonorités, couleurs et ambiances au gré de son imagination musicale. Kamlo à d’abord le goût des valses : à la candeur sereine d’une Valse des niglos jouée simplement à deux voies (basse/guitare) comme pour en faire ressortir la substantifique moelle répond l’élégante et riche Valse du sud prise dans un 6/8 fort des percussions de Charles Sidoun.Tout comme la très parisienne Rue Baudelaire, dédiée à la mémoire de Patrick Saussois, fait écho à la délicate Valse pour Jeannette, hommage à la marraine manouche du guitariste autant que réminiscence moermaniène ; Kamlo ne se lasse pas d’explorer les harmonies de celle-là au fil de ses albums. Le sud, on s’en doutait, n’est jamais très loin : Place de la Trinité évoque la morna de Césaria Evora, Oriental minor blues rappelle les influences nord africaines de sa musique, Camino del estrecho, véritable pont entre le flamenco et la musique orientale nous plonge dans l’Andalousie tandis qu’Ishak ya Boulboul rend hommage au grand joueur d’oud qu’est Farid El Atrache. Quand au swing de Django, Kamlo Barré ne saurait l’oublier : Coquette, Hungaria, Les yeux noirs, jusqu’au Blues for Mundine, composition du guitariste prise dans deux versions différentes et dont la fin du thème cite Flèche d’or... Kamlo Barré est un guitariste rare et qui aime prendre son temps, un peu à la manière de Watremez : peu de disques, et pourtant, un univers singulier qui a beaucoup à dire. Trois albums en quatorze ans, c’e n’est pas beaucoup, raison de plus pour vous procurer cet excellent album avant le prochain, dans quelques années ! »
Par DJANGOSTATION