Un roulement d’arpèges enfle jusqu’à une mer harmonique démontée battue par une batterie assez lourde où l’on peine à reconnaître Karl Jannuska, autour du tangage valeureux de la contrebasse sur lequel la guitare élève son chant spiralé jusqu’à l’accalmie du retour aux arpèges initiaux. Tel est Bigibop, le premier morceau et le plus original d’un disque qui décline un langage harmonique cossu entre miroitement et roulis. Soit une musique plongeant ses racines tout à la fois du côté de McCoy Tyner pour les franches armatures modales et de Bill Evans pour ce qu’il est convenu d’appeler « délicatesse » et « richesse harmonique » (…). Franck BERGEROT - JAZZ MAG-JAZZMAN