Le printemps est propice à Laïka Fatien, déjà remarquée au sein du big band de Claude Bolling. Comédienne et chanteuse rompue aux sortilèges du répertoire, elle sort aujourd’hui un magnifique album produit par un homme de goût, Gilles pétard. Elle a tout pour elle : une voix ample et parfaitement maîtrisée, un phrasé tantôt sensuel, tantôt sauvage et un sens aigu de la rythmique jazzy. Entourée par un solide quintet dominé par le contrepoint subtil du saxophoniste David El Malek, elle reprend quatorze titres parmi lesquels un bouleversant « Throw it away » (composé par Abbey Lincoln dont elle chante également « Bird alone »), suivi dans la foulée de thèmes qui collent à merveille à sa riche personnalité : le tonique « Shallows » et le mélancolique « Silver town » du saxophoniste Joe Henderson, l’émouvant « This is for Albert Ayler », signé Wayne Shorter, et une version très personnelle du très usité « Eleanor Rigby » du tandem Lennon-McCartney. L’année 2004 sera celle de Laïka.
Par Jean-Luc WACHTHAUSEN et Christian MERLIN – LE FIGARO
Par Jean-Luc WACHTHAUSEN et Christian MERLIN – LE FIGARO