« Qu’est-ce que le jazz vient faire dans une chronique consacrée à la musique classique ? La réponse suivra sous peu, mais bien des musiciens de la note bleue ont été formés au Conservatoire de musique ou ont intégré des pulsions classiques, comme le firent Duke Ellington et son alter ego Billy Strayhorn avec la relecture de Casse-noisette, Charlie Parker citant parfois Stravinski tout comme Art Tatum, Spike Jones et ses City Slickers dans une version déjantée de La danse du sabre, Keith Jarrett parfois, le prodige/trompettiste Wynton Marsalis aussi à l’aise avec son Lincoln Jazz Orchestra que dans le répertoire baroque, sans oublier Le Modern Jazz Quartet. Avec cette nouveauté qui tombe à point, nous allons examiner et plus écouter les débuts du maillage entre le classique et le jazz, bien avant la réunion du pianiste Claude Bolling avec le flûtiste Jean-Pierre Rampal, le trompettiste Maurice André, le guitariste Alexandre Lagoya et le violoncelliste Yo-Yo Ma. Dans ce doublé, vous allez redécouvrir avec bonheur, espérons-le, des maîtres, tous issus du Conservatoire de musique. Du violoniste, compositeur, arrangeur et critique musical André Hodeir (1921-2011), nous vous suggérons : The Alphabet (1958), Esquisse I ainsi que Paradoxe I et II (1958) toujours, certainement le plus pointu de tous. L’homme du grand orchestre, des musiques de film (Borsalino entre autres) ainsi que des séries télévisées : Claude Bolling dans : Clair de Lune ainsi que Bach To Swing. Inévitablement, nous allons croiser la route du pianiste Jacques Loussier pour sa Toccata et fugue en ré mineur de Bach, version swing/classique. Avant de devenir un compositeur célèbre, le pianiste André Prévin avec un délicieux orchestre à cordes revisite : Summertime, Young & Tender ou Younger than Springtime. À vous de juger. Un très beau travail et pas juste une compilation ! »
Par Christophe Rodriguez – LUDWIG-VAN.COM
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