Tant qu’à faire du « Django revivalisme », autant se montrer à la hauteur du modèle. C’est ce que fait Rodolphe Raffalli, l’une des exceptions d’un genre qui a trop souvent réduit l’héritage de Django à un art de l’à peu près. Inaugurée par le succès public en 2001 de « A Georges Brassens », sa discographie est complétée par cet inédit live de 1996 où déjà le répertoire de Brassens (« Les Copains d’abord, Je m’suis fait tout p’tit, Les Croquants »), Edith Piaf (« Sous le ciel de Paris ») et Aznavour (« Je m’voyais déjà ») se mêle au répertoire reinhardtien (« Tears, Nuages, Troublant Bolero » et les standards « All of Me, My Melancholy Baby, Honeysuckle Rose »). Mais il nous fait aussi part de sa passion pour les cordes latines avec le choro « Tico Tico » et la valse d’Antonio Lauro, « La Partida », qu’il joue cependant, comme le reste de l’album, au médiator sur une guitare manouche amplifiée. Joue-t-il Django à la lettre ou a-t-il infléchi son style à l’écoute d’Henri Crolla ? Ce que j’entends, c’est un type qui se renouvelle de chorus en chorus, prenant des risques de pilote de Formule 1 tout long des quelques 18 chorus qu’il prend sur « Les Yeux Noirs », sans jamais sacrifier pourtant la musicalité sur l’autel de la prouesse. Raffali est constamment à l’affiche de quelque lieu parisien, annoncé tous les lundis sur le site du Piano Vache et ce mois-ci, le 9, attendu en trio à l’Atelier Charonne, Qu’on se le dise !
Par Alfred SORDOILLET – JAZZMAG JAZZMAN
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