Film à succès, « La La Land » (Damien Chazelle, 2016) attire l’attention sur le Caveau de la Huchette, club parisien sis au 5 de la rue éponyme, ouvert en 1948, époque où l’idée de jazz, musique américaine, et celle de la libération (avec ou sans majuscule) se marient naturellement. L’extraordinaire longévité du Caveau est illustrée par cette « Anthologie » (3cd, 55 titres, livret français/anglais 24 p. par Jean-Michel Proust, par ailleurs saxophoniste). Danseur ou mélomane, on vient au Caveau déguster du jazz, qu’il soit d’orientation blues, boogie, Nouvelle-Orléans ou bop, qu’importe s’il swingue. L’esprit Saint-Germain-des-Prés règne toujours dans ce sous-sol devenu un haut-lieu de la capitale. La diversité des musiciens qui s’y sont succédés est illustrée par la sélection qui comprend pas mal de personnalités qui ont marqué le public parisien, Memphis Slim (« Shake Rattle And Roll » avec Michel Denis), Milt Buckner (« Boogie-Woogie Au Caveau De La Huchette »), Wild Bill Davis & Kenny Clarke (« Indiana » avec solo de batterie), Bill Coleman, Marc Laferrière, Maxime Saury, Zanini (« Un Bourbon, Un Scotch, Une Bière »), Nancy Holloway, Sacha Distel, Manu Dibango, Haricots Rouges, Georges Arvanitas, Claude Bolling, etc. Pilier de l’endroit dont il est devenu le gérant et auquel il consacre un livre (60 ans de jazz au Caveau de la Huchette, 2014), le vibraphoniste Dany Doriz joue avec Mac-Kac (« Cette Sacré Télé », 1965), Duffy Jackson, Marcel Azzola, Marc Fosset… Idole dans les années 1950, Lionel Hampton joue « In The Mood » (1976) à la tête de son Big Band, y incorporant son fameux « Hey-Ba-Ba-Re-Bop ». Ce musicien capable de remplir l’Olympia figure dans la B.O. du film « Les Tricheurs » (Marcel Carné, 1958) dont une scène est tournée au Caveau. Comme sa prestation, l’ensemble du florilège exprime une authentique joie de vivre.
Par Jean-William THOURY - JUKEBOX
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