Sorcellerie pour certains, religion pour d’autres. Les racines du vaudou viendraient de l’ouest africain (Ghana, Togo, Bénin…). Culte de confession animiste, il attribue une âme à tous les phénomènes naturels en les rendant favorables par des pratiques magiques. Implanté surtout en Louisiane et aux Caraïbes, leurs sorciers revendiquent une puissance divine à des talismans, poudres, fétiches appelés « gris gris » ou mojo en terre louisianaise. Parmi eux , Marie Laveau : reine du Vaudou qui sera célèbre au XIXe siècle pour ses prédications. Elle fera sa fortune organisant pour la haute société des réunions qui se terminaient parfois en orgies. Le trompettiste de jazz Oscar Celestin lui rend hommage dans le titre éponyme « Marie Laveau ». Beaucoup plus tard, le groupe Canned Heat des années seventies fera de même sur une composition de son guitariste Henry Vestine. Le terme hoodoo qui est un ensemble de croyances dont ses adeptes pratiquent aussi la magie au moyen de plantes et du savoir faire des indiens sera utilisé par les bluesmen : « Hoodoo lady » de Memphis Minnie, « Somebody done hoodooed the hoodoo man » de Louis Jordan et son Tympani five, « Hoodoo hoodoo « de John Lee Sonny boy Williamson ou encore « Hoo-doo blues » de Lighnin’ Slim sont en bonne place dans ce coffret. Il en est de même avec voodoo ou vaudou en français « Voodoo woman » de Jay McShann et de « Voodoo boogie » par J.B. Lenoir. Les fans de blues doivent connaître ou posséder pratiquement tous les titres proposés dans ce double CD : que cela soit Robert Johnson, Muddy Waters, Lightnin’ Hopkins, Howling Wolf…, ainsi que les inconditionnels de Chuck Berry, Bo Diddley, Screaming Jay Hawkins… alors pourquoi faire cet achat ! Je pourrais argumenter en vous disant que l’intérêt est de regrouper ces pièces de collections sur un même ouvrage sonore en y ajoutant l’étude documentaire indispensable réalisée par Bruno Blum sous présentation d’un livret. Enfin, je pourrais ajouter que d’autres horizons dont le jazz y figurent. Je vous conseille d’écouter « The witch doctor » d’Art Blakey, « Dahomey dance » de John Coltrane, « Grandpa’s spells » de Jelly Roll Morton. Ce sont de véritables petits joyaux… toujours sur le même thème.
Par Bruno MARIE – BLUES & CO
Par Bruno MARIE – BLUES & CO