En effet, comme le rappelle le maître d’œuvre de ce volumineux coffret, la Bible a été écrite pour être écoutée, lue à haute voix. Entendre des textes connus prononcés par des comédiens et comédiennes tels que Brigitte Fossey, Dominique Valadié, Michael Lonsdale, Michel Duchaussoy et Jean-Pierre Michael leur confère une nouveauté particulière. Ils lisent des extraits toujours précédés des références nécessaires, afin que l’auditeur puisse se référer au livre. Le mot d’ordre semble avoir été la sobriété dans l’énonciation des textes : pas même le moindre accompagnement musical. La nudité vocale rehausse la beauté de la prosodie biblique, au seuil de la musicalité. Une seule réserve néanmoins, qui n’est pas mineure : pourquoi avoir choisi pour faire connaître la Bible à un large public la traduction de Lemaistre de Sacy, dite « Bible de Port Royal », vieille de plus de trois siècles ? Certes, la langue est belle mais elle date quelque peu. Le parti pris esthétique risque de nuire à l’actualité du message. Et l’utilisation du vouvoiement propre à cette version n’arrange rien à l’affaire. Philippe Gruson, qui a sélectionné les lectures bibliques, aurait été plus inspiré de le faire dans la TOB (traduction œcuménique). La communication de l’essentiel aurait été favorisée, sans pour cela négliger la beauté propre du texte.
RÉFORME
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