Ce second volume de l’indispensable florilège, toujours sélectionné et présenté par ce grand maître lesterien qu’est Alain Gerber, complète tout aussi amoureusement la précédente « Quintessence » (FA 210) qui s’arrêtait en 1944, domaine public oblige. Ce double album nous permet ainsi de redécouvrir quelques perles « basiques » de Lester Young (avec le Kansas City Six ou au sein de l’orchestre de Count) qui n’avaient pu trouver leur place dans le premier coffret ni d’ailleurs dans le volume consacré à Count Basie (FA 202). Mais surtout, il permet de retrouver le saxophoniste au sortir du cauchemar du service militaire et du séjour forcé dans des baraquements disciplinaires qui lui inspira en Janvier 1945 le déchirant D. B. Blues. Soi la première parmi les dix plages sélectionnées par Gerber dans le vivier de chefs d’œuvre que recèle le label Aladin, pour lequel Lester enregistra, de 1945 à 1947, trente titres. Dont, bien entendu, These Foolish Things qui est à Lester Young ce que Body and Soul est à Coleman Hawkins. L’indélébile griffe du génie.
Pascal ANQUETIL - JAZZMAN
Pascal ANQUETIL - JAZZMAN