Dans "La guerre du Goût" (1994) publié par les Éditions Gallimard, Philippe Sollers expliquait l’influence de Nietzsche sur son écriture : "Je n'aurais, quant à moi, jamais pu écrire Paradis, Femmes, Portrait du Joueur, Le Coeur absolu, Les Folies françaises, Le Lys d'Or, La Fête à Venise, Le Secret, si je n'avais senti en permanence planer près de moi la main dégagée, active, cruelle et indulgente de Nietzsche. Permission de négliger la propagande nihiliste et sa culpabilisation maniaque, de même que la mauvaise humeur déclenchée par celui qui s'obstine à suivre son bon plaisir... " Au début du XXIe siècle, Philippe Sollers repense Frédéric Nietzsche comme l'héritier et le continuateur des Lumières, qui apparaît ainsi comme le plus français des écrivains allemands. De Nietzsche à Sollers, à l'évidence, il n'y a qu'un pas vers la reconnaissance du XVIIIe siècle comme miracle français. En 2006, il publie "Une vie divine", dont la figure tutélaire est celle du grand philosophe. Philippe Sollers déploie, ici, dans l’intimité de la conversation une lecture philosophique vivante de Nietzsche. Jean-Hugues Larché & Patrick Frémeaux
Note : Le premier CD correspond en partie à l'enregistrement sonore du tournage du film de Jean-Hugues Larché intitulé "Nietzsche, Miracle Français" paru en DVD chez les films du Lieu-dit. Le deuxième CD est totalement inédit. Ce coffret de 2 CD audio compatible tous lecteurs propose une leçon sur Nietzsche par Philippe Sollers.
Droits : Groupe Frémeaux Colombini - La Librairie Sonore en accord avec Jean Hugues Larché et Philippe Sollers / Remerciements à Laurène L'Allinec - Collection Philosophie - philosophes paru chez Frémeaux & Associés (Philippe Sollers, Luc Ferry, Michel Onfray, Albert Jacquard, André Comte Sponville, Alain Finkielkraut, Bernard Henri Levy, Michel Serres, Vladimir Jankelevitch....).
Liste des articles de presse consacrés à ce CD :
- Extrait d'un entretien de Philippe Sollers avec Frédéric Joignot, Lemonde.fr "Ce diagnostic du nihilisme, de la morbidité de notre temps, voilà encore l’actualité de Nietzsche ? Nietzsche disait qu’il fallait exiger trois qualités chez quelqu’un qui se mêlait de penser. D’abord, se situer en dehors de l’université. Cela va de soi. Vous savez de quel poids pèse la cléricature universitaire sur les esprits, partout, et surtout en France, avec sa « république des professeurs ». Vous n’avez pas le droit de penser en dehors de la faculté. Moi-même, je ne suis pas censé penser, comme beaucoup d’autres… La seconde qualité exigée par Nietzsche est d’être un bon philologue. S’intéresser au plus près aux textes, à la langue, au style. La troisième est le coup d’œil médical. Sans ses trois qualités, vous ne penserez pas très loin, vous resterez un « âne » comme il dit, qui porte le poids des idées reçues… Faire le diagnostic de son époque. Il n’est pas le seul. Un autre médecin de l’âme fait sensation ces mêmes années, ils ont même une amie commune, Lou Salomé, c’est un certain Freud, qui va parler d’un « malaise dans la civilisation ». Le coup d’œil médical de Nietzsche, ce regard porté sur l’homme depuis la « grande santé », repérer ceux qui renient la vie, détestent la joie, s’effraient du tragique, tout cela apporte un éclairage féroce sur notre époque. Je récapitule, pour bien penser donc, fuir l’université, philologie au plus près des grands textes, regard médical, tout ceci pour reconnaître à qui on a affaire, à… … à des grands malades ou pas ? (éclat de rire)… Oui, à des grands malades ! Ouvrez les yeux, dit Nietzsche, regardez bien, la Terre a une maladie qui s’appelle l’Homme, cet être souffrant, malheureux, mais surtout, cette créature qui aime tant souffrir… Ça, c’est blasphématoire." Entretien de Philippe SOLLERS avec Frédéric JOIGNOT - LEMONDE.FR